Dernière mise à jour à 10h29 le 08/04
Le général David Rodriguez, patron du Commandement des Etats-Unis pour l'Afrique (AFRICOM), a déclaré jeudi que l'Etat islamique (EI) avait doublé sa présence en Libye ces 12 à 18 derniers mois.
"En Libye, les services de renseignement américains estiment qu'ils sont entre 4.000 et 6.000. C'est probablement le double de ce que c'était il y a 12 à 18 mois par rapport à leurs estimations de l'an dernier", a-t-il dit lors d'un point de presse.
Si le bastion de l'EI en Libye se situe à Syrte (côte centrale), le groupe djihadiste a été signalé à Benghazi et Derna (est), ainsi qu'à Sabratha (ouest), a ajouté le militaire. Côté combattants, outre les recrues venues du Maghreb, de Syrie et d'Irak, l'EI compte aussi dans ses rangs des groupes libyens qui lui ont prêté allégeance.
Lors de la phase d'expansion du groupe islamiste en Libye, les Etats-Unis n'ont mené que deux raids aériens contre leurs positions, alors qu'ils sont quotidiens en Syrie et en Irak, si l'on se réfère aux précédents communiqués du Pentagone sur le sujet.
Le premier, qui s'est déroulé en novembre 2015 près de Derna, a tué Abou Nabil al-Anbari, de son vrai nom Wissam Najm Abd Zaïd al-Zoubaïdi, un Irakien qui a longtemps appartenu à Al-Qaïda et qui aurait été le chef de l'EI en Libye. Le second a frappé 40 recrues dans un camp d'entraînement à Sabratha en février dernier.
Interrogé par la presse sur ce faible nombre de frappes, le général Rodriguez a expliqué que le Pentagone cherche avant tout à tuer en Libye ceux qui représentent pour les Etats-Unis "une menace imminente". "Ceux que nous traquons, et continuerons de traquer, sont ceux qui font peser une menace imminente sur des sites et des personnels américains", a-t-il dit.