Visite d'Obama à Cuba: les Cubains n'entendent pas changer pour normaliser leurs relations avec Washington

Si Cuba salue la prochaine visite du président américain Barack Obama, ses dirigeants font savoir qu'ils n'ont pas l'intention de modifier leurs politiques ou leur système socialiste pour entretenir des relations normales avec les Etats-Unis, avertit le quotidien officiel Granma.

Dans un éditorial publié mercredi, le journal exhorte M. Obama à prendre toutes les mesures pour mettre fin à l'embargo économique américain imposé à Cuba depuis 1961.

Barack Obama, qui effectuera une visite historique à Cuba les 21 et 22 mars, a déclaré que cet embargo devait être levé, mais que le Parti républicain qui contrôle le Congrès américain y était opposé.

"Les Etats-Unis sont en désaccord avec nous et nous sommes également en désaccord avec eux, mais nous espérons que les deux gouvernements pourront trouver une solution", a confié à Xinhua Alfredo Aroche, un salarié de 55 ans.

Bien que les relations diplomatiques aient été rétablies et qu'une série d'accords de coopération aient été signés, les grands problèmes tels que l'embargo économique et le retour sous souveraineté cubaine de la base navale de Guantanamo doivent être résolus.

La Havane exhorte également Washington à mettre fin à ses programmes de déstabilisation de l'île et d'arrêter de soutenir l'opposition cubaine.

Barack Obama sera le premier président américain en exercice à se rendre à Cuba depuis 1928, date à laquelle Calvin Coolidge a participé à la 6e Conférence internationale annuelle des Etats américains à La Havane.

Il y a 15 mois, M. Obama et le leader cubain Raul Castro se sont entendus pour mettre fin à plus de cinq décennies d'animosité liée à la Guerre froide et normaliser les relations.

"Je pense que c'est une visite positive et un moment historique pour faire progresser nos relations politiquement et économiquement", a souligné Damian Pineda, enseignant dans un lycée cubain.

"Pour M. Obama, c'est une occasion unique d'apprendre à connaître notre peuple, nos valeurs, notre histoire ainsi que nos réalisations", a déclaré à Xinhua Jésus Veloz, un étudiant.