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Le Parlement européen fait sa rentrée 2016 sous pression

Xinhua | 19.01.2016 08h23

La session plénière du Parlement européen (PE), qui s'est ouverte lundi à Strasbourg, s'annonce tendue dans un contexte marqué par les divisions croissantes des Etats membres d'une Union européenne (UE) enlisée dans la crise migratoire et les modalités de la lutte contre terrorisme qui menacent la pérennité de l'Espace Schengen.

Le président du Conseil européen Donald Tusk et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker débattront avec les députés, mardi après-midi, des conclusions du sommet européen des 17 et 18 décembre dernier. Dans ce texte, à défaut de parvenir à un réel accord, les Européens ont rappelé ce qui devrait être mis en œuvre pour sauver l'espace Schengen de libre circulation et trouver une réponse adaptée à l'arrivée de plus de 800 000 personnes sur le Vieux continent en 2015.

La relocalisation des réfugiés au sein des différents pays de l'UE est au point mort, les centres d'enregistrement et de "tri" des migrants baptisés "hot-spots" ne sont pas opérationnels et aucune décision sur la création d'un corps européen de gardes-frontières n'a été arrêtée. Tant et si bien que plusieurs Etats membres dont le Danemark et la Suède ont réintroduit les contrôles à leurs frontières.

Alors que la Slovaquie, la Hongrie et la Pologne refusent l'arrivée de musulmans sur leur sol, l'Allemagne, sous le choc des événements de la Saint-Sylvestre à Cologne dans lesquels des migrants sont suspectés de violences sexuelles, est désormais sous la pression de son opinion publique et a bien du mal à poursuivre sa politique d'accueil des réfugiés.

Autre thème qui sera au cœur de cette session : la lutte contre le terrorisme. A l'ouverture de la session, lundi, le président du PE Martin Schulz a condamné les attaques terroristes perpétrées à Istanbul et Ouagadougou les 12 et 15 janvier, et a demandé davantage de coopération à l'échelle européenne dans le combat contre le terrorisme.

Mais c'est surtout la décision sans précédent de la France, suite aux attentats de Paris du 13 novembre, d'invoquer la clause de défense mutuelle du traité de l'UE pour demander de l'aide aux États membres dans sa "guerre" contre l'État islamique qui suscite de larges interrogations. Les eurodéputés débattront de ses implications sur le fonctionnement de l'UE, mercredi après-midi, en présence de la cheffe de la politique étrangère Federica Mogherini, avant le vote d'une résolution, jeudi. Tous les États membres de l'UE ont promis à l'unanimité leur aide et soutien totaux envers la France, mais sont encore en train de définir la forme de leurs engagements.

Autre sujet brûlant : la Pologne, où le nouveau gouvernement conservateur a lancé des réformes controversées concernant notamment le Tribunal constitutionnel et les médias qui ont conduit Bruxelles a lancé la semaine dernière une procédure de "sauvegarde de l'état de droit" contre Varsovie. La Première ministre polonaise Beata Szydlo est attendue, mardi après-midi, à Strasbourg pour débattre de ces questions même si Varsovie a déjà clamé qu'il n'était pas question de "céder à de quelconques pressions". Le gouvernement polonais a imposé cinq nouveaux juges au Tribunal Constitutionnel et a confié au ministre du Trésor le pouvoir de nomination des dirigeants de la télévision et radio publique.

Le résultat des négociations internationales sur le climat à Paris sera également examiné pendant cette session lors d'un débat, mercredi après-midi, avec le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui a présidé la Conférence sur le climat de Paris,

Les suites du dossier Volkswagen sont également à l'ordre du jour du Parlement qui, lors d'un vote jeudi, nommera les 45 membres de la commission d'enquête temporaire mise en place en décembre dernier. Cette commission spéciale est chargée d'enquêter sur les violations des règles de l'UE concernant les tests d'émissions de voitures et les manquements présumés liés à l'application des normes de l'UE. Un dossier d'autant plus d'actualité que les constructeurs Renault, Ford et Mercedes sont désormais eux aussi montrés du doigt.

(Rédacteurs :Qian HE, Guangqi CUI)
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