Dernière mise à jour à 08h36 le 19/01
Le Nigeria a ouvert des poursuites judiciaires contre au moins 55 responsables accusés d'avoir pillé les ressources publiques lors de l'exercice de leurs fonctions pour des gouvernements précédents, a indiqué lundi le gouvernement.
Le ministre nigérian de l'Information, Lai Mohammed, a déclaré lors d'une conférence de presse à Abuja que selon les registres, un total de 6,72 milliards de dollars, soit plus d'un quart du budget du pays l'année dernière, auraient été dérobés par des responsables au pouvoir dans le pays entre 2006 et 2013.
Toutefois, une partie de l'argent dérobé a été recouvré auprès des coupables ou restituée par eux, selon le gouvernement.
Parmi les anciens responsables jugés dans des affaires de corruption, 15 étaient gouverneurs, quatre ministres, et 12 des fonctionnaires au niveau des États ou de l'État fédéral, a indiqué le gouvernement nigérian.
En dehors de ces poursuites en cours contre 55 anciens responsables, le Nigeria enquête aussi sur des soupçons de fraude dans des achats d'armement, représentant plus de 2 milliards de dollars qui auraient été détournés sur les comptes d'individus particuliers plutôt que d'être utilisés à leur fin prévue.
Depuis son entrée en fonctions en mai 2015, le président nigérian Muhammadu Buhari a lancé une opération de répression contre la corruption, un fléau endémique dans ce pays.
C'est une guerre contre la corruption qui doit être menée pour sauver le pays de l'anarchie, plutôt qu'une "chasse aux sorcières" que redoute le principal parti d'opposition du pays, a fait savoir le gouvernement.
Le pouvoir exécutif a indiqué qu'il comptait sur le pouvoir judiciaire pour accélérer le traitement des affaires de corruption en cours de jugement.