Dernière mise à jour à 14h12 le 25/12
Le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem a déclaré jeudi que son gouvernement était prêt à participer aux pourparlers de paix prévus en janvier à Genève, alors que dans les régions sous contrôle des rebelles près de la capitale, Damas, de nouveaux accords ont été conclus sur l'évacuation de rebelles vers le nord du pays.
La Syrie "est prête à participer au dialogue inter-syrien à Genève sans aucune ingérence étrangère", a affirmé M. Mouallem. Il s'agit de la première réponse de la Syrie à la feuille de route adoptée à l'unanimité la semaine dernière par le Conseil de sécurité de l'ONU en vue de trouver un règlement politique à la grave crise qui dure depuis près de cinq ans.
La résolution 2254 prévoit la tenue de négociations de paix pour début janvier, ainsi qu'un cessez-le-feu national devant entrer en vigueur "aussitôt que les représentants du gouvernement syrien et de l'opposition auront pris les premières mesures sur la voie d'une transition politique sous les auspices de l'ONU".
Au cours de ce processus, les actions contre les groupes terroristes ne seront pas affectées, les frappes aériennes russes et occidentales contre l'Etat islamique (EI) devant se poursuivre.
Des analystes estiment que la résolution 2254 témoigne d'une compréhension nouvelle entre Moscou et Washington, notamment après que ces deux pays ont décidé de mettre de côté certaines questions qui constituaient depuis longtemps des obstacles à un consensus international, telles que l'avenir du président syrien Bachar el-Assad.
Lors de sa rencontre avec son homologue chinois Wang Yi à Beijing, M. Mouallem a indiqué que tout progrès dans les efforts visant à trouver une solition politique à la crise syrienne serait une victoire sur le terrorisme. La lutte antiterroriste est devenue une priorité mondiale et elle requiert que la communauté internationale tarisse les sources du terrorisme et empêche l'infiltration de terroristes en Syrie.
Toute tentative d'une tierce partie visant à interférer dans le droit des Syriens à décider de leur avenir sera rejetée, a martelé M. Mouallem.
Ce sont l'échec de l'Occident, le succès de la vision russe et l'expansion du terrorisme aux Etats-Unis et en France qui ont entraîné l'adoption de la feuille de route par le Conseil de sécurité, a analysé la conseillère politique de M. Assad, Boutheïna Chaaban, dans une récente interview.
Ce qui est important pour la mise oeuvre de la résolution, c'est de faire fermer les frontières turques aux terroristes et de tenir pour responsables tous les pays qui financent et arment les terroristes, a-t-elle noté. "Si on fait ça, ce sera un vrai prélude à un processus politique effectif, avec notre participation", a ajouté Mme Chaaban.
En attendant l'ouverture de ces pourparlers à Genève, le régime alaouite poursuit sa politique de trêve locale mise en oeuvre par son ministère de la Réconciliation nationale avec l'aide de l'ONU.
Quelque 5.000 militants armés et leurs familles devraient ainsi être évacués samedi des quartiers d'Hajar al-Assouad et de Kadam au sud de la capitale syrienne, a confié à Xinhua une source ayant requis l'anonymat.
Des membres de l'EI et du Front al-Nosra vont faire partie des combattants qui seront évacués vers les régions rebelles du nord du pays, à savoir Raqqa et Mare' dans la province d'Alep (nord). Les autres ont accepté de déposer les armes en l'échange de la promesse de ne pas être inquiétés.
Après l'évacuation de ces deux quartiers damascènes, un cessez-le-feu dont les conditions ne sont pas connues entrera en vigueur lundi prochain dans la ville rebelle de Zabadani, au nord-ouest de Damas, ainsi qu'à Kafraya et Foua, deux villes chiites assiégées dans la province d'Idlib (nord-ouest).
Début décembre, près de 300 rebelles avaient évacué le quartier de Waer à Homs (centre), le dernier encore sous contrôle rebelle dans l'ouest de la ville, en vertu d'un accord similaire signé sous les auspices de l'ONU.
L'an 2016 va connaître une accélération du processus de réconciliation nationale, parallèlement aux progrès de l'armée syrienne, a assuré jeudi Mohammed el-Omari du ministère syrien de la Réconciliation.
Près d'un quart de million de personnes, dont environ 12.000 enfants, ont été tuées dans ce conflit qui ravage la Syrie depuis mars 2011.