Dernière mise à jour à 11h15 le 15/11
Les attaques terroristes survenues vendredi soir à Paris et qui a fait au moins 129 morts et 352 blessés pourraient pousser le gouvernement français à donner la priorité à la lutte contre le terrorisme, au lieu de demander un changement du système politique en Syrie, estiment des analystes syriens.
Plus tôt ce mois, la présidence française a indiqué dans une déclaration que Paris soutient une transition politique en Syrie, dans laquelle le président Bachar el-Assad ne doit avoir de place.
Pour Ezz Aldein Qassem, analyste politique, les Français vont reconnaître tôt ou tard que le terrorisme est un phénomène mondial et que ce phénomène ne peut être contenu dans les pays du Moyen-Orient ou dans le monde islamique.
"Je pense que nous allons entendre des voix dans l'administration française qui appellent à reporter les négociations en vue d'un changement du régime politique en Syrie, afin de se concentrer sur la lutte contre les groupes terroristes", a-t-il affirmé.
Osama Danura, un autre analyste, a indiqué le gouvernement français allaient certainement intensifier ses actions militaires contre l'Etat islamique (EI), qui a revendiqué les attaques de vendredi.
"Les Français ont explicitement indiqué qu'ils allaient combattre l'EI chez eux et à l'étranger. Cela pourrait signifier une augmentation de la pression militaire sur l'EI prochainement", a déclaré à Xinhua M. Danura.
Pour lui, les Français doivent modifier leur politique sur la Syrie pour gagner la guerre contre le terrorisme, disant que l'Occident doit rejoindre les Russes pour mener de réelles frappes contre les groupes terroristes sans distinction.
Expliquant les différences entre les Russes et les Occidentaux sur la crise syrienne, M. Danura a affirmé que l'Occident désigne l'EI comme groupe terroriste qui doit être frapper tout en exigeant un changement de régime en Syrie.
Quant à la Russie, elle estime que plusieurs groupes rebelles en Syrie sont similiaires à l'EI et qu'ils doivent aussi être frappés, et que seule le peuple syrien a le droit de déterminer l'avenir de ses leaders.
Les Occidentaux "doivent reconnaître qu'il avaient eu un coup de main dans l'autonomisation des rebelles syriens", a indiqué M. Danura, faisant allusion à des groupes rebelles "modérés".
Sinon, "le terrorisme pourrait se déplacer librement et frapper partout", a-t-il averti.
Anas Joudeh, opposant syrien, estime que les attaques de Paris "auront certainement de grands impacts sur le conflit et l'alliance".
Ce développement va renforcer la coalition internationale contre le terrorisme et pourrait pousser l'Occident à accélérer les démarches pour trouver une solution politique à la crise syrienne.
Il a indiqué que les attaques de Paris pourraient permettre de combler le fossé entre les positions des Occidentaux et des Russes sur la prochaine phase. "Nous pourrions voir une certaine détente sur la scène internationale quant à la crise syrienne", a-t-il relevé.
M. Joudeh a déclaré que les attaques de Paris pourraient permettre de rapprocher les opinions de l'Occident et de la Russie dans les pourparlers de Vienne.
Le président syrien Bachar el-Assad a condamné les attentats terroristes de Paris, tout en indiquant que la politique extérieure française favorise l'expansion du terrorisme jusqu'en Europe.
"Les mauvaises politiques de l'Occdient, incluant la France, dans la région arabe ont contribué à l'expansion du terrorisme", a indiqué M. Assad.
"Nous ne pouvons pas parler de coopération dans les renseignements pour combattre les groupes terroristes, et le gouvernement français soutient encore les terroristes", a-t-il dit.
Le président syrien s'est déclaré prêt à coopérer avec toutes les parties pour combattre le terrorisme, disant que le gouvernement français n'est pas sérieux jusqu'ici ".
Selon le président Assad, les attaques de Paris ne peuvent pas être séparées des attentats de Beyrouth survenus jeudi et qui ont tué plus de 40 personnes, et du conflit syrien.
Il a souligné l'importance d'adopter de nouvelles politiques qui coupent le soutien logistique et politique aux groupes terroristes.