A l'occasion de la Fête nationale du 14 juillet, le président français Hollande a donné pour la quatrième fois de son quinquennat, la traditionnelle interview depuis l'Elysée, essentiellement consacrée ce mardi à l'actualité internationale, notamment le contexte économique européen et la Grèce ainsi que l'accord sur le nucléaire iranien mais aussi la sécurité nationale contre la menace terroriste en France.
Le chef de l'Etat français a tout d'abord salué "le courage" d'Alexis Tsipras, contraint de "porter des réformes difficiles" suite à l'accord passé entre la Grèce et ses créanciers. François Hollande estime avoir veillé aux intérêts économiques des Français car "si la Grèce sortait de la zone euro, c'était la moitié de ce que la France avait prêté qui disparaissait" a-t-il affirmé.
Il a ensuite affirmé que les négociations sur le cas de la Grèce n'avaient aucunement affecté les relations avec l'Allemagne, alors que des tensions et points de divergence se faisaient sentir entre Paris et Berlin durant les discussions : "Sans le couple franco-allemand, il n'aurait pas été possible d'obtenir l'accord" a-t-il déclaré, ajoutant que "cette nuit-là il y a eu de la confiance parce que la France et l'Allemagne ont été unies" a précisé François Hollande.
Le chef de l'Etat français s'est ensuite félicité de l'accord auquel sont parvenus les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne avec l'Iran ce mardi matin à Vienne tout en restant vigilant : "il fallait empêcher que l'Iran puisse accéder à l'arme nucléaire, il fallait s'assurer que l'Iran accepte que des vérifications soient faites sur place, et enfin lever des sanctions mais pouvoir les remettre aux moindres manquements".
"Quand l'Iran soutient un certain nombre de groupes armés qui déstabilisent la région, ce n'est pas acceptable et je l'ai dit aux responsables iraniens" a-t-il affirmé. Le président Hollande a insisté sur le soutien attendu de l'Iran dans la lutte contre le terrorisme : "nous ne devons être extrêmement vigilants et l'Iran doit montrer qu'il est prêt à nous aider en Syrie".
Interrogé sur un éventuel dysfonctionnement dans le système de renseignement français suite aux attaques terroristes survenues en janvier et juin dernier en France, le président Hollande a été ferme : "j'ai renforcé sans cesse les services de renseignement et j'ai fait en sorte qu'ils puissent travailler avec des moyens budgétaires et humains supplémentaires et je n'accepte pas qu'ils soient responsabilisés lorsqu'il se produit des attaques".
Le chef de l'Etat français a souligné le poids de la menace terroriste en France : "toutes les semaines nous prévenons des actes terroristes, grâce à nos services de renseignements". Se montrant rassurant, il est revenu sur le dispositif de sécurité national mis en place : "30 000 policiers et gendarmes surveillent les sites et cela va durer (..) rien ne sera relâché et j'ai dégagé avec le Parlement, les crédits indispensables avec 10 000 militaires maintenus en opération de surveillance, 7 000 sur site, 3 000 mobilisables".
"Nous devons soutenir le gouvernement irakien et en Syrie ceux qui se battent contre l'Etat Islamique" a indiqué François Hollande, affirmant que l'Etat islamique est "un groupe qui cherche à nier l'idée même de civilisation".
François Hollande a également évoqué la croissance économique de la France qu'il estime "trop faible", "1,2% ce n'est pas assez pour créer de l'emploi" et a rappelé les différentes mesures instaurées dans le cadre de la loi Macron, et notamment l'allégement des charges sur les emplois.
Il a également annoncé une loi d'envergure pour stimuler la création d'emploi dans le secteur du numérique. Interrogé sur son éventuelle candidature à la prochaine élection présidentielle de 2017, François Hollande s'est refusé à répondre tout en affirmant : "s'il n'y a pas de baisse du chômage, je ne me représenterai pas".