Une photo, déjà ancienne mais qui vient seulement d'être diffusée, a fait scandale aux Etats-Unis par son caractère ouvertement humiliant et raciste. On y voit deux anciens policiers de Chicago, blancs, poser comme s'ils venaient de faire un safari. Ils sont à genoux, fusils en main. Un homme noir est allongé sur le sol entre eux, avec des bois de cerf sur sa tête. Le message est clair : les policiers sont les chasseurs, et l'homme au centre est leur proie.
Thomas Allen, juge du comté de Cook, a publié le Polaroid cette semaine malgré les objections de la police de Chicago et de Tim McDermott, l'un des anciens policiers que l'on voit sur la photo, sous prétexte de protéger l'identité du prisonnier afro-américain. La police de Chicago a chassé McDermott en octobre, mais lui veut retrouver son emploi. Une audience sur la question est prévue le mois prochain.
« Pour ma part, en ce qui concerne ce policier, bon débarras. Vous ne faites plus partie des services de police », a déclaré le maire de la ville, Rahm Emanuel, à WLS, affilié à CNN. « Notre conception d'un service de police est de servir et de protéger, et les valeurs exprimées sur cette photo ne sont pas les valeurs du peuple de la ville de Chicago ». La photo est ancienne, et les détails qui l'entourent restent sommaires. Elle a été prise quelque part entre 1999 et 2003 et a été découverte lors d'une enquête du FBI sur l'autre policier de la photo, un certain Jérome Finnigan.
Finnigan a été reconnu coupable d'extorsion sur des trafiquants de drogue avec d'autres policiers et de leur avoir volé des centaines de milliers de Dollars, a rapporté WLS. Il a également été reconnu coupable de complot visant à tuer un autre policier. Dans une transcription d'une enquête des affaires internes, McDermott dit quant à lui se souvenir « très, très vaguement » d'avoir posé pour la photo.
Dans le contexte actuel de la série d'incidents opposant des policiers blancs à des suspects noirs, qui ont conduit à de nombreux affrontements meurtriers, la photo passe mal. « C'est vraiment dégoûtant et décourageant de voir des représentants de la loi participer à une chose comme ça », a ainsi dit William Calloway, de l'association Black Lives Matter, à WLS.