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La politique migratoire divise l'Union européenne

( Source: Xinhua )

21.05.2015 11h03

Les eurodéputés ont débattu ce mercredi 20 mai à Strasbourg du programme européen sur les migrations proposé par la Commission européenne. Parmi les mesures annoncées par Bruxelles, la création d'un mécanisme d'urgence de répartition des migrants divise le Parlement européen (PE) et suscite l'opposition de plusieurs Etats membres de l'Union européenne (UE).

"Notre voisinage immédiat est en feu et l'Europe est vue comme un refuge en ces temps d'instabilité", a déclaré le Commissaire européen à la migration Dimitris Avramopoulos. Le mécanisme de relocalisation temporaire vise à "aider à réduire la pression qui pèse sur les pays qui ont des frontières extérieures", a de son côté insisté le vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans.

Ce dispositif proposé par Bruxelles vise à répartir de manière directive les réfugiés en cas d'"afflux massif" entre les Etats membres de l'UE en fonction de plusieurs critères comme le PIB, la taille de la population, le taux de chômage et l'"effort" déjà consenti en matière d'accueil.

"S'attaquer aux racines de la migration illégale signifie sécuriser nos frontières et sauver des vies, mais aussi appliquer correctement nos règles communes liées à l'asile, et nous avons besoin d'un engagement des Etats membres", a plaidé Frans Timmermans.

Zanda Kalnina-Lukasevica, représentante de la présidence lettone du Conseil de l'UE, s'est félicitée de l'initiative de la Commission européenne et du triplement des ressources dédiées à l'agence européenne pour la gestion des frontières extérieures Frontex. Elle a rappelé que les gouvernements ont également décidé de mettre en œuvre une opération militaire européenne visant à "mettre fin au modèle économique des passeurs".

"Nous sommes prêts à continuer à nous pencher sur le bon travail entrepris par la Commission", a déclaré le député démocrate-chrétien allemand Manfred Weber qui a salué "le mécanisme de solidarité" proposé.

Pour Timothy Kirkhope (ECR, Royaume-Uni), au contraire, "la véritable solidarité, c'est proposer son aide parce que c'est la bonne chose à faire, et non parce que c'est une contrainte."

Nigel Farage (ELDD, Royaume-Uni) a quant à lui affirmé qu'il avait averti la Commission européenne que la politique d'asile commune ne comprenait pas de contrôle de sécurité et qu'il y avait "une véritable menace que l'Etat islamique utilise cette politique pour infiltrer nos pays et présenter d'importants dangers pour nos sociétés".

En France, les débats autour de la politique migratoire sont particulièrement houleux. Le Premier ministre Manuel Valls, accompagné du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, s'est déplacé à la frontière italienne samedi 16 mai. Ce système de quotas "n'a jamais correspondu aux propositions françaises", a-t-il affirmé alors que Bernard Cazeneuve en avait revendiqué la paternité le 11 mai sur les ondes de RTL.

A l'issue du Conseil des ministres, ce mercredi, la France a dû clarifier sa position. "Sur la proposition de mettre en place un mécanisme temporaire de répartition dans l'Union européenne des demandeurs d'asile ayant un besoin manifeste de protection (...) la France est pleinement favorable à ce que ces personnes - et uniquement celles-là - puissent être, de manière temporaire et selon des paramètres à discuter de manière approfondie, réparties plus équitablement", précise un communiqué.

Plusieurs observateurs de la scène politique affirment que les déclarations de Manuel Valls sont dictées par des raisons de politique intérieure. Manuel Valls voudrait surtout donner l'impression de ne pas se laisser dicter sa politique par Bruxelles tout en coupant l'herbe sous le pied à l'opposition.

Pour le chercheur du Réseau Trans Europe Experts, Serge Slama, la position française est "hypocrite" : "En termes de pourcentage par rapport à la population, nous ouvrons la porte à très peu de migrants. Ce qui n'empêche pas le gouvernement d'avoir un discours inverse."

Selon les données rassemblées par Eurostat, 626 065 demandes d'asiles ont été déposées en 2014 dans des pays de l'UE. Avec 62 800 demandes (soit 10 % du total), la France arrive en quatrième place, juste derrière l'Italie (64 625, soit 10 %), et loin derrière l'Allemagne (202 700, soit 32 %) et la Suède (81 200, soit 13 %).

La France est l'un des rares pays de l'UE (avec la Slovaquie, la Croatie, la Pologne et Malte) où les demandes d'asile entre 2013 et 2014 ont baissé (- 5 % selon Eurostat). Alors qu'elles ont plus que doublé en Italie (+ 143 %) ainsi qu'en Hongrie (+ 126 %) et ont fortement augmenté en Allemagne (+ 60 %) et en Suède (+ 50 %).

Les chiffres d'Eurostat révèlent aussi que le taux d'obtention du statut de réfugié - en moyenne de 45,2 % dans l'UE - n'est que de 21,7 % en France, 9,3% en Hongrie, 10,6% en Croatie, 13 ,5% au Luxembourg et 14,8% en Grèce.

Selon les critères retenus dans la proposition de Bruxelles (PIB, taille de la population, taux de chômage et "effort" déjà consenti), la France devrait recevoir 14,17 % des personnes en cas d'arrivées "massives", l'Allemagne 18,42 %, l'Italie 11,84 %, l'Espagne 9,10 %, la Pologne 5,64 %.

En plus du mécanisme des quotas, l'opération navale "NAVFOR Med" provoque de sérieux remous. Son objectif vise à "identifier, saisir et détruire" les bateaux utilisés par les réseaux de passeurs avant leur utilisation pour transporter les migrants.

Navfor Med devrait entrer en action en juin, puisque les Européens attendent en particulier une résolution des Nations unies pour donner une base juridique à leur opération.

Selon plusieurs diplomates européens, la Russie jusque là dans les rangs des opposants, pourrait infléchir sa position renoncer si cette résolution ne comporte pas de référence à la destruction des navires.

Le 15 juin, l'ensemble du plan de la Commission européenne sera soumis aux Ministres de l'Intérieur réunis à Luxembourg, avant d'être examiné par les chefs d'Etat et de gouvernement lors d'un sommet à Bruxelles le 30 juin. La France, la Grande-Bretagne, la Hongrie, la Pologne ont elles déjà fait connaître leur opposition. La Grande-Bretagne, l'Irlande et le Danemark disposent par ailleurs d'un droit de retrait sur les questions d'asile et d'immigration.

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