Le président américain Barack Obama a indiqué mardi que les Etats-Unis n'étaient pas opposés à ce que d'autres pays adhèrent à la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (BAII) proposée par la Chine et qu'ils étaient prêts à collaborer avec la nouvelle institution multilatérale.
"Laissez moi être clair et dissiper cette idée que nous y serions opposés, ou opposés à ce que d'autres pays participent à la BAII. Ce n'est tout simplement pas vrai", a expliqué M. Obama lors d'une conférence de presse commune avec le Premier ministre japonais Shinzo Abe.
"Ce que nous avons dit et que nous disons à tous les autres pays impliqués est... s'il doit y avoir une institution multilatérale de prêt, alors il doit y avoir des lignes directrices selon lesquelles elle opèrera", a insisté M. Obama.
Si la BAII est établie avec des garanties et opère d'une manière qui mène à une bonne infrastructure et bénéficie aux pays emprunteurs, "alors nous sommes totalement pour", a lancé M. Obama, ajoutant que les Etats-Unis étaient disposés à collaborer avec la nouvelle banque, "de la même manière que nous le faisons avec la Banque asiatique de développement et la Banque mondiale".
M. Obama a également estimé que les investissements de la Chine pour améliorer les infrastructures en Asie pourraient bénéficier à l'économie régionale et mondiale.
"Dans la mesure où la Chine veut investir des capitaux dans des projets de développement dans la région, c'est positif. C'est une bonne chose", a assuré M. Obama, notant que beaucoup de pays asiatiques avaient des difficultés à financer leurs infrastructures.
M. Abe a expliqué via un traducteur qu'il partageait le même point de vue que la Chine sur la nécessité de financer des infrastructures en Asie, mais que le Japon n'avait pas encore pris de décision au sujet d'une adhésion à la BAII, qui compte déjà 57 pays fondateurs en Asie, en Europe et au Moyen-Orient.
La BAII, qui doit être officiellement lancée dès la fin 2015, sera une institution financière visant à financer des projets d'infrastructure en Asie, avec un capital souscrit initial de 50 milliards de dollars et un capital autorisé de 100 milliards de dollars.
La Chine a indiqué que la BAII visait à jouer un rôle complémentaire aux côtés des banques de développement multilatérales existantes et qu'elle tirerait les leçons de ces banques pour opérer d'une manière efficiente et efficace au niveau des coûts.