La Russie ne cédera pas aux pressions de Washington sur les questions principales mais est prête à rechercher autant que possible un équilibre d'intérêts avec les Etat-Unis et à faire au mieux pour stabiliser les relations bilatérales, a indiqué lundi le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov.
"Nous ne sommes pas prêts à faire des concessions aux Etats-Unis sur les questions principales, mais nous sommes disposés à trouver et nous trouverons un équilibre d'intérêts, un dénominateur commun, à chaque fois que cela sera possible", a déclaré M. Riabkov au cours d'une audience sur les relations américano-russes à la Douma d'Etat, la chambre basse du Parlement russe.
Selon lui, tout développement des relations bilatérales dépend dorénavant entièrement des Etats-Unis. Actuellement, "les Etats-Unis ne peuvent pas résoudre les questions internationales les plus importantes ni s'attaquer aux problèmes et menaces actuels sans la Russie", a souligné le vice-ministre, dont les propos ont été rapportés par l'agence de presse RIA Novosti.
Une aggravation des relations bilatérales est possible malgré les efforts déployés par la Russie pour rétablir les relations avec les Etats-Unis sur une base raisonnable et stable, a-t-il ajouté.
Moscou est préoccupé par une résolution du Congrès américain qui, selon M. Riabkov, équivaut à une déclaration de "guerre de l'information" contre la Russie.
"Nous voyons la résolution comme une nouvelle mesure s'inscrivant dans la lignée des tendances qui dominent ces derniers temps dans la politique de Washington à l'égard de la Russie", a-t-il dit, ajoutant que "le but visible, à peine voilé" des sanctions économiques américaines était de créer les conditions susceptibles d'amener un changement de régime en Russie.
Jeudi dernier, le Congrès américain a adopté une résolution "condamnant sévèrement les actions de la Fédération de Russie qui, sous le président Vladimir Poutine, a mené une politique d'agression contre les pays voisins destinée à exercer une domination politique et économique".
La résolution appelle le président américain Barack Obama à "coopérer avec les alliés et les partenaires en Europe et dans d'autres pays du monde pour imposer des interdictions de visa, des gels d'avoirs ciblés, des sanctions sectorielles et d'autres mesures à l'encontre de la Fédération de Russie et de ses dirigeants", selon le texte adopté par le Congrès.
De son côté, Alexeï Pouchkov, président de la Commission des affaires étrangères de la Douma, a indiqué au cours de la même audience que la résolution adoptée par les Etats-Unis montrait que la Russie n'était vue que comme un Etat hostile.