L'ex-Premier ministre portugais José Socrates, incarcéré la semaine dernière dans le cadre d'une enquête pour corruption, blanchiment d'argent et fraude fiscale, a déclaré jeudi que les accusations à son encontre étaient "absurdes, injustes et sans fondement".
Dans une lettre envoyée par son avocat au quotidien portugais Publico, M. Socrates a fait savoir que "les accusations contre moi sont absurdes, injustes et dénuées de fondement, et la décision de m'incarcérer avant le jugement est une humiliation injustifiée".
L'ancien chef socialiste âgé de 57 ans a rompu le silence pour la première fois depuis son arrestation vendredi dernier.
L'incarcération de l'ancien Premier ministre a bouleversé le Portugal, du fait que M. Socrates est le premier ancien chef du gouvernement à être incarcéré dans une démocratie. Il a reçu l'ordre lundi de rester en détention préventive par le juge Carlos Alexandre.
Dans cette lettre, M. Socrates a nié tout crime, ajoutant qu'il "tiendra pour responsables" tous ceux qui ont inventé "les mensonges" qui l'ont amené en prison.
M. Socrates a été Premier ministre portugais de 2005 à 2011. En 2011, il a contribué à la conclusion d'un accord de sauvetage d'un montant de 78 milliards d'euros avec la Troïka des prêteurs composée de la Commission européenne, le Fonds monétaire international et la Banque centrale européenne.
Suite à un échec électoral, M. Socrates a déménagé à Paris en 2011, où il a fait des études de philosophie à Sciences Po.
M. Socrates s'est embourbé dans le scandale "Hidden Face" en 2012, dans lequel plusieurs officiels ayant un rapport avec lui ont été impliqués. Par ailleurs, les procureurs ont également tenté de rouvrir un procès concernant M. Socrates, lié au scandale "Freeport", qui a éclaté en 2002, et selon lequel il aurait accepté, selon des informations, des pots-de-vin dans la construction d'un centre commercial en banlieue de Lisbonne.