Le président palestinien Mahmoud Abbas a fait savoir vendredi qu'il allait dépêcher une délégation nationale multipartite au Caire pour discuter de la question du cessez-le-feu israélo-palestinien, malgré l'échec de la trêve humanitaire de 72 heures proposée par l'ONU, a rapporté l'agence de presse palestinienne publique Wafa.
La délégation inclura des représentants du Fatah (parti de M. Abbas), de trois partis de gauche, du mouvement Hamas ainsi que du groupe Jihad islamique.
Bassam al-Salhi, le secrétaire général du Parti du peuple palestinien, l'un des trois partis de gauche, a indiqué à Xinhua que la délégation était censée décoller pour Le Caire plus tôt vendredi mais que le départ avait été reporté en raison des derniers événements à Gaza.
Les Palestiniens se sont engagés sur ce qui a été convenu dans le cadre du cessez-le-feu conclu grâce à la médiation de l'ONU, a-t-il dit, tout en ajoutant que les Palestiniens avaient aussi le droit de répondre à toute "agression" israélienne.
L'armée israélienne a indiqué de son côté que le cessez-le-feu de 72 heures à Gaza soutenu par l'ONU et les Etats-Unis, entré en vigueur plus tôt ce vendredi, était terminé, tandis que les opérations militaires se poursuivaient sur le terrain.
Un porte-parole du ministère de la Santé à Gaza a déclaré que la première violation du cessez-le-feu s'était produite lorsque des chars israéliens avaient bombardé le ville de Rafah et blessé six Palestiniens, dont l'un se trouve dans un état critique. Plus tard vendredi, le porte-parole a fait savoir qu'environ 70 Palestiniens avaient été tués et 200 autres blessés par les bombardements intensifs des chars sur la ville.
De son côté, Israël a dénoncé une "violation flagrante" de la trêve de 72 heures moins de quatre heures après son entrée en vigueur, affirmant que le Hamas avait repris ses tirs de roquettes sur Israël. Mais le Hamas a affirmé que l'opération avait été menée une heure avant que le cessez-le-feu n'entre en vigueur.
Israël a également fait savoir que deux soldats avaient été tués vendredi et qu'un troisième pourrait avoir été enlevé tôt ce matin par des activistes au cours d'affrontements dans le sud de la bande de Gaza. Un porte-parole du Hamas a déclaré que l'annonce de l'enlèvement faite par Israël ne visait qu'à détourner l'attention de sa violation de l'accord de cessez-le-feu.
Depuis le début de l'offensive israélienne à Gaza le 8 juillet, au moins 1.480 Palestiniens ont été tués et environ 8.000 autres ont été blessés. Côté israélien, au moins 63 soldats et trois civils, dont un ressortissant thaïlandais, ont été tués.