Le président russe Vladimir Poutine a déclaré que le temps était venu pour les BRICS de jouer un rôle accru et de devenir une partie inaliénable du système de gestion mondial en matière de développement durable.
"Le monde moderne est multipolaire, complexe et dynamique. [...] Toute tentative visant à créer un modèle de relations internationales où toutes les décisions sont prises au sein d'un pôle unique sont inefficaces", a souligné M. Poutine, cité mardi par l'agence de presse Itar-Tass.
Le groupe des BRICS, qui rassemble le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud, doit assumer sa responsabilité en ce qui concerne le développement durable du monde, selon M. Poutine.
M. Poutine a tenu ces propos à l'occasion de sa tournée d'une semaine en Amérique latine, qui l'a conduit à Cuba, au Nicaragua et au Brésil, où il participe à un sommet des pays BRICS.
Il estime que pour promouvoir le rôle des BRICS, l'organisation devrait développer sa coopération avec les Nations Unies "de toutes les manières possibles".
"Nous proposons de créer un dispositif de consultations régulières à haut niveau entre nos ministères des affaires étrangères sur divers conflits régionaux pour convenir, lorsque cela est possible, de positions communes et d'efforts conjoints en vue d'un règlement politique et diplomatique", a déclaré le président.
La Russie soulèvera aussi la question des cas de plus en plus fréquents de sanctions unilatérales, a-t-il dit, évoquant les sanctions prises par les Etats-Unis et leurs allié à l'encontre de Moscou.
Soulignant que les pays BRICS ont critiqué les sanctions de diverses manières, M. Poutine a indiqué : "Ensemble, nous devrions réfléchir à un système de mesures qui contribueraient à éviter le harcèlement de pays qui désapprouvent certaines décisions de politique étrangère prises par les Etats-Unis et leurs alliés, mais qui permettraient de promouvoir un dialogue civilisé [...] fondé sur le respect mutuel."
M. Poutine a salué la position commune de la Russie et de la Chine sur la Syrie au Conseil de sécurité des Nations Unies, ce front commun ayant aidé le pays à éviter les scénarios survenus en Libye et en Irak.
Sur le plan économique, M. Poutine a indiqué que les dirigeants discuteraient de la réforme du Fonds monétaire international lors du sommet.
"Les pays BRICS sont préoccupés par les délais déraisonnables pour la tenue d'un débat sur ce sujet. Cela met en péril tous les efforts du G20 dans cette direction", a souligné le président, qui a appelé à ce qu'une réponse soit apportée aux demandes justifiées des "nouvelles économies" en faveur d'un rééquilibrage au sein du FMI reflétant la nouvelle réalité.
Notant qu'une "sérieuse modernisation" était nécessaire pour les cinq économies, M. Poutine a salué les propositions de création d'une Banque de développement BRICS ainsi que d'un fonds commun de réserves de change.
Par ailleurs, le président russe a affirmé que les BRICS n'avaient pas l'intention de former une alliance militaro- politique et que le groupe n'envisageait pas de s'élargir à l'heure actuelle, mais il n'a toutefois pas exclu un élargissement futur.