La Russie met en garde contre une crise gazière "d'ampleur" en Ukraine

( Source: Xinhua )

03.07.2014 16h21

Une crise gazière d'ampleur menace en Ukraine à moins que Kiev ne règle sa dette de plusieurs milliards de dollars auprès de Moscou, a indiqué mercredi le Premier ministre russe Dimitri Medvedev.

"L'Ukraine ne paye pas pour le gaz. Sa dette est énorme. Ils prennent le gaz d'installations de stockage souterrain", écrit M. Medvedev sur sa page Facebook, mettant en garde contre une crise gazière d'ampleur dès l'automne.

Le géant russe de l'énergie Gazprom a estimé que l'Ukraine lui devait 4,46 milliards de dollars. Le 16 juin, Gazprom est passé à un régime de pré-paiement pour les approvisionnements en gaz à l'Ukraine, suite à l'échec des négociations sous la médiation du Commissaire européen à l'énergie Guenther Oettinger.

Le président de Gazprom Alexeï Miller a déclaré la semaine dernière qu'il était "extrêmement probable" que l'Ukraine commence dès l'automne à détourner illégalement du gaz à destination de l'Europe depuis le gazoduc de transit.

Pourtant, le vice-président de la compagnie ukrainienne Naftogaz, Alexander Todiichuk a expliqué plus tôt mercredi que l'Ukraine avait assez de gaz dans ses installations de stockage souterrain pour tenir jusqu'en novembre.

Le 23 juin, Naftogaz a fait savoir qu'elle était prête à reprendre les négociations avec Gazprom au sujet du transit du gaz. La compagnie cherche à modifier le prix actuel de transit du gaz, qui lie les frais de transport au coût des composants du combustible, à l'inflation en Europe et au prix du gaz russe pour l'Ukraine.

Kiev facture actuellement à Moscou près de trois dollars pour 1 000 mètres cube de gaz par 100 km de transit.

L'Ukraine, dont le réseau de transit gazier est déjà sous-utilisé, cherche également à faire figurer dans le contrat un volume annuel minimal de gaz qu'il transporte depuis la Russie vers l'Europe.

Selon les estimations russes, l'Ukraine a accumulé 14,2 milliards de mètres cubes de gaz naturel dans ses réservoirs. Le pays a besoin d'au moins 18,5 milliards de mètres cube de gaz pour passer l'automne et l'hiver et garantir un transit gazier régulier vers l'Europe.