Des milliers de soldats israéliens ont fouillé la Cisjordanie mardi à la recherche des deux activistes palestiniens soupçonnés d'avoir enlevé et assassiné les trois adolescents israéliens, lesquels ont été enterrés plus tôt dans la journée au cours de funérailles réunissant des milliers de personnes.
Les plus de deux semaines passées à rechercher Gilad Shaer et Naftali Frenkel, tous deux âgés de 16 ans, et Eyal Yifrach, âgé de 19 ans, se sont achevées tragiquement lundi soir lorsque des membres d'une unité militaire d'élite de l'armée israélienne et des volontaires civils ont trouvé leurs corps enfouis dans une fosse dans un terrain au nord-ouest d'Hébron.
Des experts de la police scientifique et le service de sécurité du Shin Bet ont conclu que les adolescents avaient été abattus quelques minutes après être montés dans la voiture de leurs ravisseurs. Leurs corps ont plus tard été précipitamment abandonnés près de la ville de Halhul, à environ 15 minutes du carrefour où ils faisaient de l'auto-stop la nuit du 12 juin.
Israël a annoncé l'identité de deux principaux suspects, Marwan Kawasmeh, 29 ans, et Amar Abu-Eisha, 33 ans, expliquant qu'il s'agissait d'agents du Hamas ayant précédemment été incarcérés dans les prisons israéliennes. La crainte que les deux hommes puissent fuir la région d'Hébron a incité l'armée à bloquer toutes les entrées et sorties autour d'Hébron et de la plupart des villages alentour, et à interdire aux Palestiniens qui font la navette quotidiennement d'utiliser les deux principales artères de la région.
"L'objectif est de trouver les ravisseurs, et c'est à cela que l'armée et le Shin Bet vont consacrer le gros de leurs efforts", a indiqué une source militaire, citée par le site d'information d'Israël Ynet. "Nous n'arrêterons pas jusqu'à ce qu'ils soient interpelés".
Le ministre israélien de la Défense Moshe Ya'alon a joint sa voix à celles d'un groupe de ministres du gouvernement qui appellent à régler leur compte aux ravisseurs et à punir le Hamas.
"Nous continuerons la traque des assassins des adolescents, et nous ne nous reposerons pas ni ne garderons le silence tant que nous n'aurons pas mis la main sur eux", a déclaré M. Ya'alon dans un communiqué, ajoutant qu'Israël considérait le Hamas comme responsable de la mort des adolescents.
"Nous savons comment régler leur compte", a-t-il lancé.
La découverte des corps des trois adolescents a également suscité la réponse furieuse du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui a évoqué lundi soir un "enlèvement et un assassinat de sang froid par des animaux humains".
Cette rhétorique violente faisait suite au lancement par l'armée israélienne de frappes aériennes d'envergure contre la bande de Gaza, gouvernée par le Hamas, frappes qui ont touché 34 cibles liées au Hamas et aux djihadistes islamiques, en réponse à des tirs de roquettes depuis la zone.
Alors que les présumés ravisseurs courent toujours, les forces de sécurité israéliennes ont convergé lundi soir vers les maisons de Kawasmeh et Abu-Eisha pour s'assurer qu'aucun indice n'avait été oublié lors des fouilles précédentes, selon les médias israéliens.
Des sapeurs de l'armée ont été appelés pour démolir partiellement avec des explosifs la maison d'Abu-Eisha à Hébron. L'armée a indiqué que cette mesure avait été prise car on craignait que le militant soit dans la maison et puisse ouvrir le feu sur les soldats.
Les forces de sécurité ont également fouillé la maison du second suspect, Kawasmeh, et ont interrogé sa famille. L'armée serait dans l'attente d'une décision du gouvernement pour raser les maisons des deux suspects.
Des analystes des médias ont évoqué un retrait des unités de l'armée en Cisjordanie dans les jours à venir afin de reprendre leurs entraînements, même si une force importante pourrait rester dans la région pour faire face à des émeutes possibles de la part des Palestiniens alors que la chasse à l'homme continue.
La tension s'est accrue entre Israéliens et Palestiniens depuis l'annonce de la disparition des trois adolescents. Les opérations désordonnées d'Israël ont également suscité la colère et la réaction des Palestiniens.