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Impressionné par la liberté de la jeunesse du Xinjiang, un écrivain français continue de publier pour démasquer la propagande anti-chinoise

le Quotidien du Peuple en ligne | 24.06.2022 16h42

Note de l'éditeur : Maxime Vivas est un écrivain et journaliste français, qui a écrit un livre intitulé Ouïghours, pour en finir avec les fake news basé sur ses deux visites dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang (nord-ouest de la Chine) en 2016 et 2018. Son nouveau livre, Les Divagations des anti-chinois en France dans lequel il a écrit sur la façon dont il a été attaqué et menacé pour avoir persisté à vouloir dire la vérité, a été récemment publié.

Liu Xin, journaliste au Global Times (GT) a interviewé l'écrivain français sur son point de vue sur la campagne de rumeurs de l'Occident contre la région du Xinjiang et sur leur campagne anti-Chine dans son ensemble.

GT : Vous avez récemment publié un nouveau livre intitulé Les Divagations des anti-chinois en France. Pourriez-vous présenter le contexte de la publication du livre ?

Maxime Vivas : En juillet 2021, mon ami Jean-Pierre Page et moi avons publié un livre collectif, dans lequel nous avons réuni 17 intellectuels prestigieux des cinq continents. Le livre s'intitule La Chine sans œillères. Cela montre que la Chine n'est pas seule et qu'elle a partout des amis capables de dénoncer les mensonges répandus dans les médias.

Peu de temps après, un énorme rapport de 654 pages, intitulé Les opérations d'influences chinoises, un moment machiavelien, a été publié par l'Institut de recherche stratégique de l'École militaire (IRSEM), dont l'unique cible est la Chine. Outre les nombreuses répétitions, erreurs, voire mensonges, on y trouve de sérieuses contradictions au fil des pages. Et puis, j'ai été intrigué par la présence d'un « chercheur associé » à l'IRSEM -un officier supérieur de l'armée américaine. Par ailleurs, l'un des rédacteurs du rapport de l'IRSEM a travaillé pour l'OTAN jusqu'en 2019. Avec mes amis Jean-Pierre Page et Aymeric Monville, nous avons alors décidé d'écrire un livre en réponse à ce rapport et nous l'avons intitulé Les Divagations des anti-chinois en France.

GT : Dans le livre, vous dites que le rapport de l'IRSEM a mentionné votre nom 54 fois et vous a attaqué. Vous avez également dévoilé les attaques et les mensonges que certains médias occidentaux ont proférés contre vous. Quel type de pression avez-vous subi ces dernières années ? Pourquoi continuez-vous à dire la vérité ?

Maxime Vivas : Nous avions en effet remarqué que dans sa version française d'octobre 2021, ce rapport de l'IRSEM mentionnait mon nom 54 fois (61 fois dans sa version anglaise) et affichait huit photos de moi. Cela semble dire, « Recherché mort ou vif », et c'est un peu dangereux à un moment où les passions conduisent à la violence contre moi. Une photo sur laquelle on me voit manifester au Venezuela pour soutenir Hugo Chavez a été incluse dans le reportage et chaque mot que les « chercheurs » de l'IRSEM ont choisi d'écrire d'ailleurs semble alerter le Pentagone que je suis avec les « chemises rouges ». L'image est tirée du « Mélenchon ».

Il faut se rappeler que les États-Unis voulaient la chute du président bolivarien et qu'ils y travaillaient. Du coup, l'IRSEM a signalé à l'OTAN et au Pentagone le comportement amical d'un Français envers un pays que Barack Obama avait désigné comme une menace pour la sécurité nationale des États-Unis.

Les chercheurs avaient enquêté sur moi en remontant aux années 1960. Ils avaient trouvé des choses insignifiantes aux yeux d'un lecteur français : j'avais été syndicaliste, animateur d'une émission culturelle dans une radio toulousaine, administrateur d'un site d'information, Le Grand Soir, et Jean-Luc Mélenchon avait écrit des préfaces pour deux de mes livres. Rien qui viole la loi ou fasse de moi un « extrémiste ». Mais le rapport a été publié simultanément en français et en anglais et pour un lecteur de l'OTAN ou du Pentagone, la preuve était faite par moi que la Chine diabolique avait un soutien diabolique en France.

Car pour les Américains, mon portrait dans le rapport de l'IRSEM n'est pas celui d'un militant pacifique et respectueux des lois, mais celui d'un ennemi. Ce rapport est un acte d'allégeance aux forces militaires américaines. Il y a eu des menaces physiques, des menaces de procès et des campagnes de diffamation à mon encontre. Il y a eu aussi l'arrestation provisoire et la comparution devant le tribunal de mon plus jeune fils, un complot probablement utilisé comme moyen de pression contre moi.

Maxime Vivas. (Photo fournie par Maxime Vivas)

GT : Comme vous l'avez dit, dans les pays occidentaux et aux États-Unis, certains politiciens et forces cherchent à mener diverses attaques contre la Chine. Par exemple, l'ancien secrétaire d'État américain Mike Pompeo et le groupe de réflexion australien Australian Strategic Policy Institute (ASPI). Que pensez-vous d'eux ?

Maxime Vivas : Voici ce que Mike Pompeo a dit devant des étudiants de la Texas A&M University le 15 avril 2019 en discutant de son expérience en tant que directeur de la CIA : « Nous avons menti, nous avons triché, nous avons volé ». Et il a ajouté « C'était comme si nous avions été parfaitement entraînés pour cela ». Ce qui est remarquable, c'est qu'il l'a dit en riant, comme quelqu'un qui fait une farce à un ami. Quant à son public étudiant, il riait aussi. Il n'y avait pas une seule personne dans cette salle de l'A&M ce jour-là qui n'était pas immorale. La conférence de Mike Pompeo a été filmée et la vidéo a été diffusée sur Internet partout dans le monde, comme si le monde entier pouvait admirer Mike Pompeo et la CIA pour ce qu'il a dit.

Le 15 avril 2019, à la Texas A&M University, des étudiants rieurs ont entendu un ancien directeur de la CIA rire en parlant de sa malhonnêteté. Le 15 avril 2019, dans cette université, il y avait des échantillons des États-Unis d'hier, d'aujourd'hui et de demain. Ils se sont réjouis ensemble des mensonges et ces mensonges ont inévitablement eu des conséquences sur la vie de personnes courageuses vivant dans des pays que les États-Unis déclarent comme « pays ennemis ».

L'ASPI est un groupe de réflexion que j'ai démasqué dans mon livre Ouïghours, pour en finir avec les fake news. Le nom d'ASPI apparaît 60 fois dans le rapport de l'IRSEM. C'est une source qu'ils citent souvent sans chercher ce que c'est, une faute impardonnable pour des chercheurs. En février 2020, un sénateur australien a accusé l'ASPI d'avoir reçu près de 450 000 dollars du département d'État américain. ASPI a protesté, affirmant que « le vrai chiffre est inférieur à la moitié de ce montant ». L'ASPI est subventionné par le gouvernement australien et est connecté au complexe américain de défense, d'armement et de renseignement. C'est un partisan enthousiaste de presque tout ce qui vient des États-Unis. Il est hostile à la Chine et est devenu une organisation anti-chinoise.

GT : Vous avez également mentionné dans votre nouveau livre qu'en dehors des politiciens occidentaux, les médias et les universitaires agissent en maccarthystes. Les médias ont également été influencés par le machiavélisme. Pourriez-vous nous donner une explication supplémentaire?

Maxime Vivas : Le rapport de l'IRSEM m'a cité 54 fois et a montré 8 photos de moi. N'est-ce pas la méthode du sénateur McCarthy ? N'est-ce pas là une incitation à la chasse aux sorcières à une époque où les passions conduisent à la violence ? La liste noire compilée par le sénateur McCarthy aux États-Unis comprenait des centaines de noms de personnes soupçonnées de sympathies communistes : acteurs, écrivains, musiciens, danseurs, etc. Ces personnes innocentes ont été persécutées, ont perdu leur emploi, ont même dû fuir le pays. Le plus célèbre d'entre eux est Charlie Chaplin.

Quand j'écrivais mon livre sur les Ouïghours, je me disais que j'aurais du mal à trouver un éditeur et si le livre était publié, le feu de la critique ne serait pas contre le livre mais contre moi.

C'est exactement ce qui s'est passé. L'éditeur, « La Route de la Soie », qui a publié mon livre, est le 10e éditeur que j'avais approché. Les autres n'en ont pas voulu, même si je leur offrais le manuscrit, le titre et le thème suffisaient pour qu'ils refusent. Et dès que le livre a été publié, mon éditeur et moi avons été la cible d'un incroyable « Vivas bashing ». Avec ce livre et ceux qui ont suivi, mes éditeurs, par prudence, m'ont déconseillé de faire des dédicaces dans les librairies ou les salons du livre.

GT : Dans votre livre, vous avez démasqué le Congrès mondial ouïghour (WUC), le National Endowment for Democracy (NED) et des organisations comme Human Rights Watch (HRW) sur la façon dont ils ont fabriqué et répandu des mensonges contre la Chine sur « un million de Ouïghours détenus », parlant même de « génocide ». Pourriez-vous nous en dire plus sur vos recherches sur le NED ?

Maxime Vivas : Je démontre que le NED, le WUC et HRW sont des organisations au service de la CIA. Je ne dis pas ça parce que j'y crois. Je le dis parce que je le sais. Je le démontre. On pourrait aussi ajouter Reporters sans frontières à la liste, qui a causé des dégâts considérables à la Chine lors des JO de 2008.

La fable du « million de Ouïghours emprisonnés » a horrifié les Français. Parfois, le nombre était de trois millions. Il y avait aussi des rumeurs de « prélèvements forcés d'organes sur des Ouïghours ».

Mais ces fausses nouvelles perdent du terrain et la visite dans la région du Xinjiang de la responsable des droits de l'homme de l'ONU, Michelle Bachelet, contribuera également à accélérer cette tendance.

Pour écrire un livre sur Reporters sans frontières en 1997, j'ai enquêté et appris que le financement du NED était assuré par le Congrès américain dans le cadre de l'argent donné à l'Agence américaine pour le développement international (USAID). Le NED n'est pas une ONG. Un ancien agent de la CIA spécialisé en Amérique latine, Philip Agee, a révélé dans une interview avec le journaliste canadien Jonah Gindin le 22 mars 2005, que le NED est l'une des nombreuses organisations de façade que la CIA utilise pour intervenir dans les affaires intérieures des pays. Le NED alloue des fonds aux organisations qui s'agitent à Hong Kong en Chine et dans les régions autonomes du Tibet et du Xinjiang.

Fondée en 2004, basée à Munich en Allemagne, le WUC se présente quant à elle comme une organisation humanitaire de défense des droits humains. Plusieurs de ses dirigeants vivent aux États-Unis, mais font campagne pour séparer la région du Xinjiang de la Chine. Plusieurs dirigeants du WUC ont occupé des postes de direction à Radio Free Asia (RFA) et à Radio Free Europe/Radio Liberty, des agences de presse créées par la CIA. Depuis sa création, le WUC a été généreusement financé par le NED. Les dollars donnés par le NED entre 2016 et 2019 au WUC et à d'autres organisations intervenant au Xinjiang sont destinés à des actions qui ressemblent à des intrusions dans les affaires intérieures d'un pays souverain à des fins hostiles.

Ainsi, le parrain demande à ceux qu'il soutient de sensibiliser l'opinion publique et les leaders d'opinion chinois, d'organiser des séminaires de formation, de s'engager dans un plaidoyer mondial en faveur des séparatistes ouïghours, de faire pression pour cela à l'ONU et au Parlement européen, d'impliquer d'autres ONG de défense des droits de l'homme, la communauté internationale et les médias, et publier des rapports qui serviront à des fins documentaires.

En France, toutes les manifestations organisées « pour la défense des Ouïghours martyrisés à cause de leur religion » se distinguent par leur profusion de drapeaux du « Turkestan oriental ». C'est donc la preuve que leurs revendications n'est pas la libre pratique d'une religion, mais une manifestation en faveur de « l'indépendance du Xinjiang ». Je m'étonne que les observateurs n'aient pas remarqué ces drapeaux et je regrette que des personnalités et des élus se prêtent à manifester dans la rue dans des opérations qui sont en faveur des séparatistes de Chine.

Récemment, la crise ukrainienne a attiré beaucoup d'attention. Beaucoup de gens ont également mentionné les révolutions de couleur incitées par les États-Unis dans les pays arabes et en Ukraine et le NED est derrière ces événements. Si l'on veut pousser l'analyse plus loin, on s'aperçoit rapidement que les dirigeants ukrainiens sont un pion des États-Unis. L'objectif de l'armée ukrainienne n'est pas de gagner la guerre mais d'affaiblir la Russie afin d'isoler la véritable cible potentielle, la Chine.

GT : Vous avez visité la région chinoise du Xinjiang. Y a-t-il quelque chose qui vous a impressionné ? Quelles sont les raisons pour lesquelles les médias américains et occidentaux fabriquent et répandent des rumeurs sur la région ?

Maxime Vivas : Je suis allé au Xinjiang en 2016 et 2018. De toutes les choses qui m'ont impressionné au Xinjiang, une est à jamais gravée dans ma mémoire. Nous visitions un complexe sportif et alors que nous étions dans un couloir, j'ai été attiré par de la musique provenant d'une pièce dont la porte n'était qu'à moitié fermée. Curieux, je poussai la porte et me retrouvai dans une salle de sport. J'ai vu de jeunes danseuses en justaucorps, debout à la barre et jetant une jambe au-dessus de leur tête, en musique, et sans se soucier de l'inconnu qui venait d'entrer. Nos hôtes n'avaient pas prévu de nous montrer cela, cela ne leur paraissait pas important. Cependant, à mes yeux, vous pourriez comprendre beaucoup de choses sur le Xinjiang d'aujourd'hui.

Et je me suis dit que, si les autorités laissaient gagner les fanatiques, si la lutte contre les « trois forces du mal » (extrémisme, séparatisme, terrorisme) échouait, si la folie d'un califat islamique prévalait dans la région, les jeunes Ouïghours, leurs mères et demain leurs filles devraient se passer de musique et de danse pour toujours. Elles cacheraient leurs corps. Aucun homme ne s'aventurerait jamais dans une pièce où elles seraient confinées et isolées l'une de l'autre, ensevelies dans de longs vêtements, faites pour être esclaves d'hommes et mères à 13 ans.

Les États-Unis ont lancé une propagande mondiale pour tenter de freiner l'avancée de la Chine. L'initiative « la Ceinture et la Route » les inquiète beaucoup. Les États-Unis sont en déclin. Voyez comment ils décident de commercer avec qui et punissent ceux qui leur désobéissent.

La Chine fait des progrès spectaculaires, mais elle a encore de nombreuses marches à gravir pour parvenir à ce qu'elle appelle « une société modérément prospère ».

Demain, quand la région du Xinjiang aura été éloignée de tout risque de devenir une théocratie, quand les États-Unis auront échoué dans la région comme ils avaient échoué au Tibet, comme ils viennent d'échouer à Hong Kong et comme ils ont échoué depuis plus de 60 ans à Cuba, la Maison Blanche lancera une nouvelle campagne de fake news. Sachez-le simplement et préparez-vous à cela. En attendant, la Chine poursuit sa marche en avant qui profite à tout son peuple. 

(Rédacteurs :Shuang Sheng, Ying Xie)
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