Dernière mise à jour à 15h10 le 17/09
Cette rencontre virtuelle aura permis à la Chine d'arrondir les angles avec un de ses partenaires clés, l'Europe et d'obtenir des garanties des deux côtés. Des acquis ont été aussi obtenus sur les produits agroalimentaires, sur l'investissement, sur le climat … entre les deux parties. Mais elle aura démontré aussi une fois de plus, la nécessite de promouvoir cette coopération multilatérale dans un contexte de pandémie qui a porté un coup dur à l'économie mondiale.
La réunion était plus que nécessaire au regard de la situation économico-commerciale dont peuvent bénéficier et faire fructifier les deux parties, en coopérant davantage. Avec la relance d'un dialogue qui fut stratégique et fructueux la Chine et l‘Union européenne ont convenu ainsi de conclure les négociations sur l'accord bilatéral d‘investissement avant la fin de l'année et de renforcer la coopération en matière de développement vert et du secteur numérique aussi. C'est tout le sens de cette rencontre virtuelle qui a ainsi offert une opportunité pour les deux parties de discuter afin de faire des pas en avant, notamment avec la question des investissements et des relations commerciales très vitales pour les deux blocs.
En dialoguant ainsi, le président chinois, Xi Jinping, la chancelière allemande, Angela Merkel, le chef du Conseil européen, Charles Michel, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, sont parvenus à obtenir des avancées nettes avec notamment, la signature d'un accord bilatéral sur les indications géographiques des produits alimentaires. Un accord d'ailleurs salué par le conseil de l'UE comme « le premier accord commercial bilatéral significatif signé entre l'UE et la Chine ».
Et le Président Xi Jinping n'en attendait pas moins pour avoir convié du reste à cette occasion, “les deux parties à poursuivre sans relâche la croissance saine et régulière du partenariat stratégique global”. Mieux, la Chine a d'ailleurs consolidé en 2019, à l'occasion de ses deux sessions, des réformes intéressantes pour l'investissement étranger en Chine, sur la propriété intellectuelle … C'est donc là, une opportunité sans commune mesure pour l'Europe et la Chine d'aller de l'avant et de démontrer à la face du monde, que les deux parties peuvent et doivent toujours coopérer et dépasser les obstacles de divers ordres. D'autant plus que le niveau d'échanges commerciaux entre les deux blocs est au haut niveau. Si l'on sait que la Chine est la plus grande source d'importations de l'UE et son deuxième marché d'exportation.
La Chine gagne ainsi à maintenir et à redynamiser cette coopération fructueuse certes, mais aussi l'Europe devra faire essentiellement avec la Chine qui est un marché immense, au regard de leurs échanges commerciaux, notamment pour la relance de son économie du reste secouée présentement. Et la France et l'Allemagne ont un rôle crucial à jouer dans la signature de l'accord sur les investissements. Telles qu'elles sont parvenues, en alliance, à faire accélérer l'adoption d'un plan de relance économique post-Covid au sein des pays de l'Union européenne. D'autant plus que l'Allemagne, qui a la présidence de l'UE pour six mois, escomptait voir cet accord conclu lors d'un sommet à Leipzig (à la fin de ce mois de septembre) réunissant les 27 pays de l'UE et la Chine. Malheureusement, avec l'avènement du Covid-19, la date pour une conclusion espérée de l'accord a été repoussée.
Tout compte fait, les signaux obtenus à ce jour semblent bien indiquer, que cet accord aboutira dans les meilleurs délais, les intérêts commerciaux et économiques restant plus que vitaux pour les deux parties.
Par Amadou DIOP, journaliste au quotidien national “le soleil"/ Sénégal