Dernière mise à jour à 13h06 le 28/03
À un moment où, à travers la Chine, les gens peuvent regarder devant eux avec une certaine confiance la vie qui reviendra bientôt à la normale, dans d'autres pays, des centaines de millions de personnes se préparent à des semaines, voire des mois, de perturbations causées par le COVID-19. Alors que les gouvernements décident de la meilleure façon de faire face à l'épidémie, ils se tournent, dans de nombreux cas, vers l'expérience de la Chine.
Le nouveau coronavirus, apparu à Wuhan, la capitale de la province du Hubei (centre de la Chine), en décembre 2019, a conduit la ville à être mise sous confinement le 23 janvier. Les villes voisines de la province lui ont rapidement emboîté le pas, puis ce fut la quasi-totalité de la Chine qui a imposé des mesures de contrôle, y compris de vastes restrictions de voyage et la fermeture de magasins et de restaurants.
Ces actions semblent avoir été efficaces. En Chine, il y a maintenant très peu de transmission du COVID-19. La vie à Wuhan, l'épicentre de l'épidémie, revient lentement à la normale : à compter du 8 avril, les résidents de la ville seront enfin autorisés à voyager à l'extérieur de la ville.
Cependant, au-delà des frontières chinoises, la situation va dans la direction opposée. Le nombre d'infections devenant incontrôlable dans de nombreux pays, le monde fait face à une pandémie mondiale de coronavirus. Déjà, des centaines de milliers de personnes ont été infectées et des milliers en sont mortes.
Pour faire face à la menace, les pays adoptent une stratégie similaire à celle de la Chine. Et c'est ainsi qu'un nouveau mot à la mode est devenu populaire dans les pays francophones : la « distanciation sociale ». Cela veut dire que les gens sont instamment priés, quand ils ne sont pas même sommés, de s'abstenir de se réunir en groupe, de renoncer à leurs activités sociales régulières, de ne pas prendre les transports en commun et, dans la mesure du possible, de travailler à domicile. En d'autres termes, l'option la plus sûre est simplement de rester chez soi et de ne pas s'aventurer à l'extérieur.
Une réponse aussi drastique est rendue d'autant plus nécessaire par un phénomène particulièrement inquiétant associé au COVID-19 : le contaminateur silencieux. La menace a été mise en évidence dans une étude publiée dans le magazine Science le 16 mars, qui affirmait que la transmission furtive était responsable de la grande majorité des infections.
On a dit du nouveau coronavirus qu'il est invisible à nos yeux.
De fait, il existe de nombreux cas de personnes présentant des symptômes si légers que, jusqu'à ce qu'ils soient testés, elles ne savaient pas qu'elles étaient infectées. Pourtant, entre-temps, elles propageaient involontairement la maladie. « Ces personnes sont le principal moteur de l'épidémie », a déclaré le chercheur en maladies infectieuses de l'Université Columbia, Jeffrey Shaman, qui a dirigé l'étude scientifique. « Ce sont eux qui ont facilité la propagation ».
Ce sont ces « contaminateurs silencieux » qui font qu'il est impératif, si le nouveau coronavirus doit être contenu et sa propagation à l'intérieur et entre les pays réduite, d'imposer de sévères restrictions aux voyages et aux interactions sociales pour tout le monde -non seulement les malades, mais aussi ceux qui sont apparemment sains.
Comme l'a montré la Chine, la distanciation sociale est vitale dans la lutte contre COVID-19. La chose la plus sûre à faire est de rester chez soi. Si vous devez sortir, alors suivez les conseils au pied de la lettre et gardez vos distances avec les autres !