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Alors que la Chine se remet du choc du COVID-19, les Chinois se précipitent au secours de l'Europe

le Quotidien du Peuple en ligne | 27.03.2020 10h10

« Together we are stronger », « L'union fait la force », « Berg und Tal kommen nicht zusammen, wohl aber die Menschen »... ces jours-ci, des expressions dans diverses langues affichant espoir et solidarité circulent sur la plate-forme de médias sociaux WeChat, alors que d'innombrables expatriés chinois vivant en Europe se joignent aux habitants de leur pays d'accueil dans la dure bataille contre le coronavirus.

Du matériel médical en provenance de Chine arrive à l'aéroport de Liège en Belgique, le 18 mars 2020. (Zheng Huansong / Xinhua)

De la Meuse aux Alpes dinariques, de Riga au Pirée, un nombre croissant d'entreprises et de résidents chinois appuient les autorités locales et les agents de santé de première ligne, principalement en fournissant des équipements de protection médicale indispensables pour aider à atténuer l'onde de choc sanitaire dans leur deuxième patrie, aujourd'hui l'épicentre de la pandémie.

La solidarité des entreprises

Le 23 mars matin, des dizaines de boîtes contenant 50 000 masques médicaux expédiés de Changsha, la capitale de la province du Hunan (centre-sud de la Chine) ont été remises aux autorités de la ville de Bedburg, dans l'est de l'Allemagne. Sur ces boîtes, un proverbe allemand, qu'on peut traduire par « Les montagnes et les vallées ne se rejoignent pas, mais les humains le font ».

Le don provient du groupe Sany, un important fabricant chinois de machines de construction dont le siège européen est justement à Bedburg. Les masques sont destinés aux hôpitaux de Bedburg et d'Essen, deux villes de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, le Land avec le plus grand nombre de cas de coronavirus confirmés en Allemagne.

« Pendant la période la plus difficile de l'épidémie de COVID-19 en Chine, les partenaires et amis de Sany Europe ont apporté un grand soutien au peuple chinois. Avec un cœur reconnaissant, le Groupe Sany a rapidement préparé le premier lot de 50 000 masques de protection médicale en Chine. pour soutenir la prévention et le contrôle de la pandémie de COVID-19 en Allemagne », a déclaré Martin Knoetgen, PDG de Sany Europe.

À travers le continent, les entreprises chinoises mènent des actions similaires pour combattre le coronavirus main dans la main avec leurs villes hôtes.

La Fondation Jack Ma et la Fondation Alibaba ont ainsi intensifié leurs efforts pour fournir un soutien et des fournitures aux pays touchés, en particulier l'Italie, la Belgique, l'Espagne, la Slovénie, la France, l'Autriche, le Danemark, l'Allemagne, l'Irlande et les Pays-Bas.

Le géant chinois de la technologie Huawei a également multiplié les efforts pour envoyer de l'aide dans la mesure du possible, mais surtout aux pays européens où il a une longue histoire de partenariat d'établissement de réseaux mobiles et de vente de téléphones.

Alibaba et Huawei ont tous deux annoncé que d'autres fournitures vitales dont il y a un besoin urgent à ce moment critique arriveront rapidement.

En France, la succursale parisienne de la Banque industrielle et commerciale de Chine (ICBC) a fait don de 40 000 masques respiratoires N95 au CHU de la Pitié-Salpêtrière de la capitale française. En Grèce, l'autorité portuaire du Pirée, exploitée par la société chinoise COSCO Shipping Ports Limited, a fait don de combinaisons de protection, de gants à usage unique et de lunettes de protection aux agents des garde-côtes helléniques.

Aux Pays-Bas, les partenaires de KLM Royal Dutch Airline en Chine -China Eastern Airlines, China Southern Airlines et Xiamen Airlines- ont fait don de dizaines de milliers de masques médicaux .

Une liste exhaustive remplirait des pages, mais tout cela pourrait sans doute être résumé par ce qu'un officiel chinois a déclaré lors d'une cérémonie de don le 20 mars dernier.

« Le virus ne connaît pas de frontières. C'est un défi commun pour l'humanité », a dit Li Xiaosi, ambassadeur de Chine en Autriche, alors qu'il assistait au don de 150 000 masques de protection et 3 000 combinaisons de protection à l'Arbeiter-Samariter-Bund (ASB), une organisation d'aide autrichienne principalement active dans les services médicaux d'urgence, par des représentants de la China Railway Rolling Stock Corporation (CRRC), le plus grand fabricant de matériel roulant au monde.

Des individuels responsables

Les particuliers chinois font également sentir leur poids dans la bataille.

« Nous, les Chinois vivant en France, avons deux patries : lorsque la Chine était en détresse, nous étions tous avec Wuhan; maintenant que la catastrophe frappe la France, nous sommes tous Parisiens », a écrit l'Association des résidents chinois en France dans une lettre ouverte, exhortant les quelque 700 000 expatriés chinois vivant dans leur deuxième patrie à collecter des équipements de protection et à les donner aux agents de santé en première ligne.

Avant même la publication de cette lettre ouverte, les associations chinoises s'étaient déjà mobilisées en faisant don de masques et d'autres matériels aux urgences médicales préhospitalières françaises et aux hôpitaux soignant des patients atteints de coronavirus.

En Espagne, la communauté chinoise a fait don de matériel, comme des masques faciaux, des vêtements de protection et des gels de nettoyage pour les mains, aux autorités locales, à la police et aux hôpitaux de diverses villes. Ils ont également préparé des vidéos pour aider à faire connaître le COVID-19, à protéger les gens et à prévenir la panique. Et davantage encore de personnes qui font des dons préfèrent rester anonymes, déclarant simplement : « Nous sommes la communauté chinoise ».

« Nous tenons à remercier la communauté chinoise de Saragosse pour le don de masques faciaux, de gants et de thermomètres à la police de Saragosse. Il ne fait aucun doute que les situations difficiles favorisent la solidarité, et c'est un exemple clair : mille mercis ! », a-t-on pu lire dans un message publié sur les réseaux sociaux de la mairie de Saragosse, dans le nord de l'Espagne.

En Grèce, la Confédération des investisseurs sino-helléniques d'Athènes a offert gratuitement sept appartements entièrement équipés dans la capitale grecque aux médecins et infirmières soignant des patients dans les hôpitaux locaux.

En Belgique, l'Association des professionnels chinois en Belgique (ACPB) et une équipe de collecte de fonds qui se fait appeler « Keep Going Wuhan ! » ont envoyé des centaines de paires de lunettes de protection dans deux hôpitaux de Bruxelles. « La Meuse est longue, notre amitié avec le peuple belge aussi. Nous sommes solidaires avec vous en ces temps difficiles », a expliqué leur message apposé sur les cartons. « Nous continuerons à faire don d'autres fournitures qui sont toujours en route, cette fois de la Chine vers la Belgique », a de son côté déclaré le Dr Xu Zhian, président de l'association.

En Lettonie, une vente aux enchères en ligne lancée par des artistes chinois et locaux, visant auparavant à aider Wuhan, a également décidé de remettre son produit total d'environ 5 000 euros (5 400 dollars) aux autorités locales, expliquant que « la situation a changé » et qu'« il n'y a pas de chagrin qui nous soit étranger ».

En Bosnie-Herzégovine, des hommes d'affaires chinois ont fait don de plus de 10 000 euros à l'hôpital universitaire de Banja Luka et à la zone économique spéciale de Brcko depuis la confirmation de la première infection au COVID-19 du pays. « Certains d'entre nous sont en Bosnie-Herzégovine depuis plus de 20 ans. Lorsque notre deuxième patrie est en difficulté, nous devons faire quelque chose », a déclaré à Xinhua He Guoliang, un homme d'affaires chinois à l'origine de l'initiative.

Elva Liu, une avocate chinoise basée à Munich qui considère l'Allemagne comme sa deuxième patrie, a ressenti le même besoin. Elle n'a pas hésité une seconde lorsqu'elle a donné un paquet de masques qu'elle avait achetés début mars à son médecin plus tôt cette semaine après avoir vu une vidéo dans laquelle un médecin allemand annonçait la fermeture de sa clinique faute d'équipements de protection individuelle.

« Un autre médecin qui continue de travailler, c'est beaucoup plus de chances pour les patients de se rétablir », a-t-elle dit. « J'ai terminé mes études, construit ma carrière et ma famille en Allemagne. Je ferai de mon mieux pour aider à ramener une vie normale dans ma deuxième ville natale et aider les autres autour de moi ».

De plus en plus de Chinois devraient rejoindre la lutte contre le virus et apporter leur contribution à la guerre européenne contre la pandémie, a commenté Nouvelle d'Europe, un quotidien parisien dirigé par et pour la diaspora chinoise dans son éditorial du 21 mars.

« Lorsque notre patrie souffre, les Chinois d'outre-mer se précipitent à la rescousse. Lorsque notre deuxième patrie traverse une période difficile, nous assumerons également nos responsabilités », a souligné l'éditorial.

(Rédacteurs :孙晨晨, Yishuang Liu)
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