Dernière mise à jour à 16h11 le 24/03
Selon un responsable du Fonds monétaire international (FMI), une des principales leçons tirées de l'expérience chinoise à ce jour est qu'il est important que la politique macroéconomique se concentre sur l'atténuation de l'impact économique du choc COVID-19 et le soutien à la reprise.
« En Chine, nous assistons à un effort budgétaire vigoureux visant à aider les ménages vulnérables et les petites entreprises les plus touchés par l'épidémie, tandis que la politique monétaire reste très accommodante », a déclaré à Xinhua Helge Berger, chef de mission du FMI en Chine et directeur adjoint du Département Asie et Pacifique dans une récente interview par courriel.
M. Berger a noté que la Banque populaire de Chine avait assuré une liquidité suffisante sur les marchés financiers et pour les banques, abaissé les taux directeurs et travaillé dur pour canaliser le crédit vers les entreprises sous pression et pour faciliter la production de fournitures médicales. « C'est la bonne approche », a-t-il dit.
Dans un blog qu'il a co-écrit, M. Berger et deux autres responsables du FMI ont souligné que l'expérience de la Chine jusqu'à présent a montré que les bonnes politiques font une différence dans la lutte contre la pandémie de COVID-19 et l'atténuation de son impact, bien que certaines de ces mesures s'accompagnent de compromis économiques difficiles.
M. Berger a indiqué que pour atténuer l'impact d'un tel choc, il fallait apporter un soutien aux ménages les plus touchés, les plus vulnérables et les petites entreprises. « Ici, les décideurs politiques devraient continuer à chercher des moyens de les atteindre, par exemple en supprimant les taxes, les frais ou les factures de services publics et en canalisant le crédit par le biais des entreprises de technologies financières », a-t-il proposé.
La sauvegarde de la stabilité financière dans des moments comme ceux-ci nécessite une action affirmée et bien communiquée, a ajouté M. Berger.
Sur le front de la politique macroéconomique, a-t-il poursuivi, « la clé reste de combiner le soutien budgétaire avec une politique monétaire accommodante pour soutenir la reprise », ajoutant que la politique budgétaire sera « particulièrement efficace » si elle combine un ensemble de mesures bien ciblées pour aider les plus touchés.
Commentant l'impact du COVID-19 sur l'économie chinoise, le chef de mission du FMI en Chine a déclaré que l'impact immédiat de l'épidémie a été un arrêt soudain de l'activité économique au premier trimestre, mais « la bonne nouvelle » est que l'économie chinoise est « sur la voie du retour au travail ».
« Avec le soutien politique qui est fourni, la réouverture généralisée des entreprises et le fait que les employés retournent au travail nous donnent l'espoir que nous assisterons à une forte reprise à partir du deuxième trimestre », a déclaré le responsable du FMI, exhortant les décideurs politiques à « garder un œil sur ce point » et à être prêts à ajouter au soutien macroéconomique déjà prévu. « Si la demande est insuffisante, la politique budgétaire et monétaire a la possibilité de réagir et devrait en faire usage », a-t-il dit.
Citant les remarques précédentes de la Directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, M. Berger a déclaré que de nombreuses mesures sont plus efficaces si elles sont coordonnées au niveau international. « En effet, nous assistons à une coopération internationale dans de nombreux domaines clés, tels que la fourniture de liquidités par le biais de lignes de swap, et la politique budgétaire est déployée dans un nombre croissant de pays », a-t-il dit.
Enfin, selon M. Berger, « l'espoir est que les décideurs politiques du monde entier continueront de travailler pour contenir l'épidémie, atténuer son impact et s'assurer que la reprise est sur la bonne voie, c'est essentiel », ajoutant que le FMI est prêt à mettre sa capacité de prêt à la disposition de l'ensemble de ses 189 membres et à démontrer la valeur de la coopération internationale.