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A l'approche de la CIIE, la Métropole d'Aix-Marseille-Provence parie sur le marché chinois

Xinhua | 31.10.2019 08h18

Moins d'une semaine avant son ouverture, le 5 novembre prochain à Shanghai, la deuxième édition de l'Exposition internationale d'importation de la Chine (CIIE) continue d'attirer des sociétés françaises qui espèrent pénétrer le marché chinois.

Au total, 78 entreprises françaises, dont des groupes aussi réputés que LVMH, l'Oréal, Danone, Sanofi ou PSA Group, ont confirmé leur participation à cette exposition. Dans la liste des régions françaises qui seront présentes à l'exposition, figure entre autres la Métropole d'Aix-Marseille-Provence, où se trouve notamment Marseille, deuxième ville et premier port de France.

Point stratégique pour la nouvelle Route de la soie maritime

Philippe Stéfanini, directeur-général de Provence Promotion, agence d'attractivité économique de la Métropole Aix-Marseille-Provence et du Pays d'Arles, s'est dit "satisfait" des résultats de la présence de la Métropole dans la première édition de la CIIE qui a eu lieu 2018.

"C'était pour nous une chance de faire découvrir notre territoire qui n'est pas que touristique. Nous avons eu plusieurs industriels chinois qui sont venus dans les mois qui ont suivi l'exposition", s'est-il félicité.

M. Stéfanini a noté qu'à travers cette première édition de la CIIE, la Métropole entend convaincre plus de fabricants chinois d'investir dans le port de Marseille, un point d'entrée stratégique pour les marchandises chinoises vers l'Europe et l'Afrique.

Historiquement, le port de Marseille permet aux produits chinois d'entrer le plus vite possible en Europe via le canal de Suez. Ce chemin maritime dure quatre à cinq jours de moins que ceux menant à d'autres points d'entrée en Europe du Nord, notamment Rotterdam aux Pays-Bas, Anvers en Belgique ou encore Hambourg en Allemagne.

Selon M. Stéfanini, le port, dont les clients principaux sont des groupes chinois, présente un vaste espace pour la construction d'usines et d'entrepôts dans lesquels des marchandises chinoises peuvent être fabriquées ou assemblées dès leur arrivée en Europe.

Par ailleurs, M. Stéfanini a signalé que Marseille peut également servir comme vitrine stratégique pour les projets renforçant les liens avec l'Afrique. Il a insisté sur le fait que Marseille a été désignée par la France comme la ville principale pour la coopération commerciale avec le continent africain.

"La France et la Chine partagent ensemble l'intérêt pour l'Afrique... Le gouvernement chinois, les entreprises chinoises peuvent mener des projets en Afrique en association avec des entreprises et des organisations françaises basées à Marseille", a-t-il dit.

Un scénario "gagnant-gagnant"

Grâce à sa position géographique stratégique, la Provence a toujours été un moteur d'échanges économiques entre la France et la Chine, mettant en place des partenariats qui permettent aux entreprises françaises de pénétrer le marché chinois.

Par exemple, le groupe français CMA CGM, un des leaders mondiaux de transport maritime de frets, est implanté en Chine depuis 1992.

Cette société marseillaise a engagé le groupe China State Shipbuilding Corporation pour la construction de 14 vaisseaux à grande capacité. CMA CGM achète également de nouveaux conteneurs du groupe China International Marine Containers (Group) Ltd. (CIMC), basé à Shenzhen (sud de la Chine).

L'échange économique va dans les deux sens. La région a déjà vu venir des investissements de plusieurs industriels chinois, comme Weichai Power. En 2009, ce fabricant de moteurs maritimes dont le siège est à Weifang dans la province du Shandong (est de la Chine) a acquis Moteurs Baudouin, une entreprise située à Cassis, près de Marseille, ce qui égale un investissement direct de 100 million d'euros.

Il s'agit d'un scénario "gagnant-gagnant" car cela a permis de réunir les meilleures qualités de Weichai et de Baudouin, a déclaré Emmanuel Telliers, vice-président de Moteurs Baudouin.

"Nous avons une très forte complémentarité entre un savoir-faire en France et une forte capabilité industrielle en Chine. On a pu se marier, tirer les atouts de chacune des deux sociétés pour vraiment devenir de plus en plus compétitif sur ce marché", a-t-il ajouté.

Cette fusion a permis à Moteurs Baudouin d'exporter ses produits aux clients chinois, une bonne nouvelle pour son développement à l'international car la société tire 90% de son chiffre d'affaires de son activité d'exportation, a dit Telliers. Grâce à sa collaboration étroite avec Weichai, Baudouin a pu devenir l'un des fournisseurs principaux des moteurs maritimes aux Etats-Unis, a-t-il ajouté.

M. Telliers a indiqué que le mariage entre un investisseur chinois et une société régionale de France peut aboutir à un "très fort succès" grâce à l'acceptation des différences de chacun.

Selon M. Telliers, Moteurs Baudouin attache une grande importance à sa participation à la deuxième CIIE. "Pour nous, c'est une vitrine pour montrer qu'on fait partie de ce groupe très connu en Chine. C'est un excellent vecteur et un excellent lieu pour faire connaitre nos différentes marques sur le marché chinois qui possède bien évidemment un potentiel très important", a-t-il expliqué.

(Rédacteurs :孙晨晨, Yishuang Liu)
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