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Quand le vin marocain frappe à la porte de l'énorme marché chinois

Xinhua | 22.02.2019 08h50

La participation de la Ferme rouge, grande entreprise viticole marocaine, à l'Exposition internationale des importations de la Chine (CIIE) en novembre dernier à Shanghai commence à porter ses fruits. Son directeur général, Mamoun Sayah, a ainsi confié à Xinhua qu'il retournerait en Chine fin février pour sélectionner l'importateur exclusif de ses productions.

Après ce salon, "nous avons reçu beaucoup d'offres, dont trois gros importateurs qui cherchent l'exclusivité de nos vins", a-t-il dit dans une récente interview, souhaitant pour l'heure rester discret sur leur identité.

Venue à Shanghai pour pénétrer le vaste marché chinois avec ses vins dotés d'une saveur unique et d'une identité exotique, la Ferme rouge a vécu "une très belle expérience", dit-il. "On avait un très beau stand, avec un placement idéal à l'entrée du salon" et "les gens demandaient beaucoup d'explications sur nos différents vins, 23 références au total".

Comme les Chinois connaissent très peu le vin marocain, l'énorme marché chinois est également inconnu pour le vigneron marocain. M. Sayah a reconnu que la CIIE l'avait aidé à connaître les différents goûts des consommateurs chinois.

"Les visiteurs chinois ont beaucoup apprécié notre vin haut de gamme, qui s'appelle Ithaque. C'est un vin rouge que notre chef vigneron a préparé pour la nouvelle cuvée de cette année. Par ailleurs, ils étaient vraiment surpris par le gris".

"Le gris est le vin du Maroc par excellence. Son nez gourmand et ses notes aromatiques florales de pamplemousse et de bonbon lui confèrent une bouche légère et une fraîcheur vive et sauvage", détaille-t-il.

Au fil des années, la Chine est devenue le deuxième plus grand marché d'importation en matière de vin. Les vignerons nord-africains, en tant que nouveaux acteurs, sont actuellement confrontés à une concurrence exacerbée des gros producteurs français, argentins et chiliens.

Jacques Poulain, chef vigneron de la Ferme rouge, rappelle que la société est devenue le deuxième producteur marocain à bénéficier d'une appellation d'origine contrôlée (AOC) avec ses "Côtes de Rommani". Une consécration des efforts faits qui devrait lui permettre de s'ouvrir les portes du marché asiatique.

"On est un vignoble avec une histoire d'environ 30 ans. On a 350 hectares de production, avec un projet d'agrandissement jusqu'à 400 hectares dans les trois ans à venir", précise-t-il.

Déjà présente dans des hôtels de luxe au Maroc, dans des restaurants orientaux en France, dans la grande distribution en Belgique et dans l'ouest des Etats-Unis, la Ferme rouge ambitionne à terme de gagner de plus en plus la faveur des consommateurs chinois.

Grâce à la participation à la CIIE, M. Sayah a pu constater les nouvelles caractéristiques du marché chinois, par exemple, le commerce en ligne. Il a donc décidé d'adapter ses stratégies marketing aux tendances de consommation en Chine, indiquant vouloir privilégier des distributeurs potentiels qui sont très avancés dans l'e-commerce. Il compte ainsi afficher un code QR sur les bouteilles "pour que le client puisse directement avoir les caractéristiques du vin devant lui".

Pour l'avenir, le directeur général a plein d'ambitions pour briser l'encerclement des vins français et se faire une place sur le marché chinois. Il se dit ouvert à tous les événements qui pourraient promouvoir ses produit et leur terroir.

"Après la CIIE, on a la conviction que les marchés asiatiques et les salons en Asie fournissent une réelle opportunité pour rencontrer nos prochains collaborateurs et concrétiser nos objectifs en terme d'exportation", affirme-t-il avec confiance.

(Rédacteurs :Gao Ke, Yishuang Liu)
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