La société suisse Clariant lorgne sur le marché chinois des biocarburants

Alors que la Chine encourage l'utilisation des énergies renouvelables afin d'assurer une croissance durable, elle met en place un énorme marché des biocarburants qui suscite l'intérêt de la société suisse spécialisée dans la chimie Clariant.

Le fabricant de produits chimiques recherche des partenaires chinois afin de commercialiser sa technologie appelée "sunliquid", qui convertit les résidus agricoles tels que le blé en éthanol cellulosique, a confié Markus Rarbach, responsable des biocarburants et des dérivés chez Clariant.

"Les biocarburants et les produits biochimiques à base de résidus agricoles pourraient jouer un rôle clé en conduisant l'économie actuelle vers un avenir plus durable en réduisant considérablement les impacts environnementaux", a annoncé lundi M. Rarbach lors d'une conférence de presse à Beijing.

"Etant donnée la grande population et l'économie en croissance de la Chine, notre technologie sunliquid pourrait jouer un rôle clé en aidant le pays à effectuer cette transition importante en matière de carburant", a-t-il noté.

Comme l'énergie nécessaire pour l'ensemble du processus est générée par des résidus au lieu de sources fossiles, la technologie pourrait réduire les émissions de gaz à effet de serre d'environ 95% par rapport aux carburants fossiles, a précisé le responsable.

La société recherche actuellement des tierces parties afin d'obtenir une licence pour la technologie, qui pourrait être appliquée dans un large éventail de domaines, dont les véhicules alimentés aux biocarburants et les produits de consommation.

Clariant exprime son intérêt pour le marché chinois au moment où le pays intensifie ses efforts afin de préserver l'environnement en remplaçant les carburants fossiles par des énergies renouvelables.

En septembre, la Commission nationale du développement et de la réforme et l'Administration nationale de l'énergie ont dévoilé un plan visant à augmenter l'utilisation d'essence au bioéthanol à l'échelle nationale d'ici 2020, ordonnant de construire un système avancé de biocarburants liquides et de mettre en service une usine de démonstration qui sera capable de produire 50.000 tonnes d'éthanol cellulosique chaque année.

Alors que le plan s'inscrit dans le cadre des efforts visant à atténuer l'offre excédentaire de maïs vieillissant, largement utilisé comme matière première pour le bioéthanol, des analystes ont averti que le bioéthanol à base de maïs était insuffisant pour répondre à la demande sur le long terme, et qu'une trop grande dépendance envers les céréales en tant que source d'énergie pourrait menacer la sécurité alimentaire.

En produisant des biocarburants à partir de résidus agricoles tels que le blé, M. Rarbach a estimé que la technologie sunliquid ne ferait pas concurrence à la production de céréales.

"Basé sur le secteur agricole fort de la Chine et l'objectif social axé sur la création d'emplois dans les zones rurales, nous croyons que notre technologie a des bénéfices substantiels, particulièrement pour la Chine", a-t-il souligné.