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Le 19e Congrès du PCC, un moment important pour la Chine et pour le monde, selon Dominique de Villepin

Xinhua | 08.11.2017 08h30

L'affirmation de la puissance chinoise, une vision politique à long terme et une implication croissante sur la scène internationale sont autant de facteurs de stabilité dans un monde marqué par l'incertitude, indique l'ex-Premier ministre français Dominique de Villepin dans un entretien accordé à Xinhua, en livrant son analyse du 19e Congrès du Parti communiste chinois (PCC), tenu entre les 18 et 24 octobre dernier à Beijing.

"Le 19e Congrès du Parti communiste chinois a été un moment important pour la Chine, et pour le monde. Il marque l'affirmation de la puissance chinoise", commente M. de Villepin, qui était le chef de la diplomatie française entre 2002 et 2004 et le locataire de Matignon entre 2005 et 2007.

"Le premier élément qui m'a frappé dans le rapport, c'est l'ambition affirmée de la Chine sur le plan économique et sa volonté de modernisation dans un souci de continuité", dit-il.

"Le deuxième élément qui m'a beaucoup frappé, c'est la vision politique qui ressort du rapport, avec la consécration de la voie chinoise, d'un socialisme à voie chinoise, aux caractéristiques chinoises, qui montrent bien l'envie, l'appétit, pour rentrer dans une nouvelle ère (...) C'est une feuille de route politique qui me paraît extrêmement forte et claire", poursuit-il.

"Le troisième élément, c'est l'implication accrue de la Chine qui est souhaitée dans les relations internationales. Cette implication rejoint un certain nombre des aspirations des peuples européens, notamment les aspirations au multilatéralisme, à un monde multipolaire et ouvert, et peut permettre encore davantage à l'Europe et à la Chine de travailler ensemble", observe-t-il.

"La première responsabilité que nous partageons avec les dirigeants chinois est de contribuer davantage à la paix et à la justice sur la scène mondiale", souligne M. de Villepin, auteur de "Mémoire de paix pour temps de guerre", ouvrage publié en 2016.

"Preuve de l'implication accrue de Pékin, la Chine est le premier pays contributeur en forces de la paix parmi les membres du Conseil de sécurité", affirme-t-il, tout en appelant à "un investissement croissant de la Chine" au-delà de son rôle au sein de l'ONU dans le cadre du dénouement de crise.

"Le rôle accru de la Chine est décisif aussi dans d'autres domaines, à commencer par le réchauffement climatique. La Chine a apporté une contribution essentielle et décisive à la réussite de la COP21. La lutte contre les gaz à effet de serre suppose une grande mobilisation internationale", dit-il.

"La Chine a d'autre part marqué sa volonté d'apporter une contribution déterminante en matière de libre-échange. On se rappelle le discours du président chinois Xi Jinping au Forum de Davos", poursuit M. de Villepin, qui siège depuis 2015 au comité international de China Minsheng, un fonds d'investissement chinois.

"L'initiative OBOR (la Ceinture et la Route) permet à la Chine de montrer la direction dans laquelle elle veut travailler, de contribuer à la stabilité d'un certain nombre d'Etats d'Eurasie et de fixer une feuille de route à la fois pour ses entreprises, ses sociétés et en même temps définir un mode de travail avec les pays voisins", note-t-il.

"En matière économique, nous avons besoin dans nos relations avec la Chine de plus de transparence. Même si nous sommes dans des stades de développement économique différents, il nous faut faire preuve de plus de réciprocité, travailler ensemble dans une logique de coopération, de partenariat, de dialogue et de compréhension", précise-t-il.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Guangqi CUI)
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