Dernière mise à jour à 17h01 le 19/05
Le Baijiu, l’alcool chinois distillé à partir de grains de sorgho, de blé et de riz, est le spiritueux le plus consommé de la planète. Pourtant, cette boisson incolore reste pratiquement inconnue en dehors de la Chine.
Pendant l'été 2014, quatre expatriés William Isler, Simon Dang, Matthias Heger et Johannes Braun ont ouvert le premier bar au monde dédié à Baijiu, situé dans un hutong historique du centre de Beijing.
Baptisé Spirits Capital, l’endroit est rapidement devenu un lieu incontournable pour les expatriés, et a aussi attiré de jeunes Chinois
La consommation au verre ou d’un cocktail, est un véritable changement dans les traditions de la nation de partager ou d’offrir une bouteille de liqueur.
"Le plus drôle est que le bar a démarré comme un passe-temps, mais aujourd'hui avec ce gros succès, nous y voyons une réelle opportunité d'affaires", a expliqué Isler, le copropriétaire du bistrot.
Le quatuor a décidé de créer une société de consulting pour aider les entreprises chinoises de baijiu à conquérir le marché mondial.
Leur principal objectif est de sélectionner certaines marques de Baijiu avec des saveurs convenant plus aux Occidentaux, puis de les rebaptiser et trouver un le meilleur prix pour s’adapter à l’international.
En 2015, les ventes au détail de Baijiu ont atteint en Chine 508 milliards de yuans (78,7 milliards de dollars), selon le cabinet d'études de marché Mintel.
L’énorme demande domestique a traditionnellement découragé les producteurs locaux à s’exporter.
Cependant, une campagne d'austérité à l'échelle nationale menée en 2012 a eu un fort impact sur les ventes de haut de gamme dans le pays, obligeant les fabricants à se tourner vers le marché international. Et du fait que les jeunes Chinois montrent un grand intérêt pour des alcools comme le whisky.
Le pays a vu ses exportations en chute libre, par rapport à la consommation domestique.
De janvier à septembre 2015, la Chine a exporté 2,9 milliards de yuans d’alcool blanc, principalement vers les pays asiatiques du Sud et du Nord-Est, à travers les centres de distribution de Hong Kong et Singapour, selon les statistiques nationales. Le défi est grand pour les producteur chinois, les experts estimant que les exportations de spiritueux ne représentent que 1% de la production totale.