Les drapeaux de l'Union européenne flottant devant le siège de la Commission européenne à Bruxelles (Belgique), le 4 juin 2015. [Photo/Agences] |
Bruxelles et Beijing discuteraient actuellement de la possibilité de l'implication chinoise pour un montant de 315 milliards d'euros dans le plan d'investissement de la Commission européenne pour 2015-17, a expliqué lundi au China Daily un haut fonctionnaire de la Commission européenne.
Selon les déclarations du responsable, qui n'a pas souhaité être nommé : «Dans le cadre du plan d'investissement en Europe, la commission a été contacté par des intervenants extérieurs au vieux continent, mais sans donner de chiffres précis et de propositions concrètes».
Le fonctionnaire a indiqué qu'en principe, la Chine et d'autres tierces parties peuvent contribuer de trois manières au plan d'investissement, au niveau du Fonds européen pour les investissements stratégiques, grâce à une plate-forme d'investissement ou un projet individuel.
Avant le sommet de l'UE à Bruxelles le 29 juin, Reuters a rapporté lundi dans un communiqué que "la Chine est sur le point d'engager un investissement de plusieurs milliards de dollars en Europe".
Le porte-Parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lu Kang, a souligné lundi à Beijing lors d'une conférence de presse que la Chine «a entrepris des études sur les questions pertinentes», mais sans en dire plus.
Pour Ding Yifan, économiste au Centre de recherches pour le développement du Conseil d'Etat, cette volonté d'investir reflète l'espoir commun de la Chine et de l'Europe de «sortir l'économie mondiale de la stagnation et de lui donner un coup de pouce en finançant la construction d'infrastructures».
«Les plans d'investissement servent également de démonstration pour un soutien mutuel», a-t-il noté.
L'Ambassadeur de Chine à l'Union européenne, Yang Yi, a récemment confirmé à Bruxelles le soutien de la nation dans le Plan Juncker, proposé par le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et connu comme le Fonds européen d'investissement stratégique.
Yang Yi a précisé que la Chine se réjouissait de lier le plan de l'UE avec l'Initiative «Une Ceinture, une Route», comprenant la Ceinture économique de la Route de la Soie, qui reliera la Chine et l'Europe à travers l'Asie centrale et de l'Ouest, et la Route de la Soie maritime du XXIe siècle.
Fredrik Erixon, directeur du Centre européen d'économie politique internationale, un groupe de réflexion basé à Bruxelles, a fait observer un signal fort de la Chine pour investir et embarquer l'Europe dans son initiative des routes de la soie.
«C'est à la fois essentiel pour la Chine et l'Europe de trouver des moyens de coopérer, bilatéralement ou au niveau international, et les récentes initiatives témoignent au moins que les deux parties ont l'intention de développer des formes de collaboration qu'ils pensent être mutuellement bénéfiques», a-t-il évoqué.
Luigi Gambardella, président de China EU, une nouvelle organisation à Bruxelles pour promouvoir la collaboration UE-Chine dans le secteur des produits et services numériques, a fait savoir que les banques commerciales chinoises pourraient également investir dans des projets individuels.
«Ce serait une nouvelle formidable pour l'Europe si la Chine confirme son intérêt pour augmenter ses investissements dans l'UE», a déclaré Gambardella.