La 166e réunion ministérielle de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a eu lieu jeudi à son siège à Vienne, la capitale autrichienne, avec au menu des discussions la chute du prix du pétrole et les perspectives pour 2015.
Dans son discours d'ouverture, le président de la conférence Abdourhman Ataher Al-Ahirish a indiqué que "l'offre abondante, la demande modérée, la hausse du dollar et les incertitudes concernant la croissance économique mondiale", ainsi que les activités spéculatives, avaient été des facteurs clés expliquant la tendance des derniers mois, marquée par une baisse du prix du pétrole de près de 30%.
Une amélioration de la situation est toutefois attendue pour 2015 car l'organisation s'attend à ce que la reprise économique mondiale se poursuive, et prévoit un accroissement de la demande mondiale en pétrole de 1,1 million de barils par jour, ce qui porterait la demande à 92,3 millions de barils par jour.
M. Al-Ahirish a cependant fait remarquer que si les tendances récentes sur les prix se poursuivaient, cela pourrait mettre en péril les plans d'extension et les projets d'investissement. Il a ajouté que les participants à la conférence porteraient leur attention sur les moyens de maintenir la stabilité du marché pétrolier.
Certains experts estiment que l'OPEP devrait réduire la production d'au moins 3%, soit d'environ un million de barils par jour, pour mettre un coup d'arrêt à la dégringolade des prix. Si l'organisation maintient sa production au niveau actuel ou ne la réduit que faiblement, les prix du brut pourraient continuer à baisser, préviennent-ils.
Malgré ces mises en garde, l'analyste Cornelia Meyer de MRL, interrogée par Xinhua, entrevoit qu'à l'issue de la conférence, il n'y aura "pas de réduction, ou très peu, car la majorité des pays ont déclaré qu'ils ne voyaient pas la nécessité d'une réduction et qu'il n'y avait pas lieu de paniquer".
Les prix du brut ont chuté mercredi, à la veille de la réunion des membres de l'OPEP à Vienne, lors de laquelle devaient être débattues les réponses possibles à donner face à l'offre excédentaire qui a fait perdre au pétrole un tiers de sa valeur depuis le mois de juin.
Tout comme l'a noté Mme Meyer, plusieurs pays membres de l'organisation ont indiqué qu'il était peu probable que l'OPEP décide de réduire sa production.
Le ministre saoudien du Pétrole, Ali Al-Naïmi, a déclaré mercredi à Vienne qu'il s'attendait à ce que le marché pétrolier finisse par se stabiliser, ce qui a conforté l'idée que l'Arabie saoudite, premier pays producteur et exportateur de l'OPEP, ne serait pas favorable à une réduction de la production lors de la réunion.