Les mesures de contrôle ciblées destinées à résoudre les problèmes économiques avec "précision, rapidité et de manière appropriée" sont un nouvel outil permettant de relever les défis et de promouvoir une croissance économique stable en dépit des incertitudes qui planent sur l'économie chinoise.
La Chine attachera davantage d'importance aux mesures de contrôle ciblées afin de maintenir la croissance économique dans une marge raisonnable, a déclaré mardi le Premier ministre chinois Li Keqiang, lors d'une conférence avec des universitaires et des scientifiques chinois de premier rang.
L'économie chinoise était confrontée à une lourde tendance baissière ainsi qu'à un développement régional déséquilibré. L'économie chinoise a progressé de 7,4% en glissement annuel au premier trimestre, ce qui représente le taux de croissance le plus faible depuis 18 mois. Le gouvernement vise un taux de croissance d'environ 7,5% pour l'année 2014.
L'ancien secrétaire américain à la Trésorerie, Henry Paulson, a fait observé que le gouvernement chinois comprenait pleinement l'universalité et l'urgence des défis auxquels il devait faire face, qui étaient étroitement liés aux caractéristiques actuelles de l'économie chinoise.
Actuellement, l'économie chinoise est confrontée à des défis tels que la conjonction de problèmes anciens et nouveaux, des pressions intérieures et extérieures et des obstructions à la réforme.
La Chine a jusque-là cherché des plans de relance au cas où son économie s'enfoncerait dans une impasse. Maintenant, l'heure est venue de changer son ancienne façon de penser. Le gouvernement chinois a décidé d'adopter des mesures de contrôle ciblées, car il a appris du passé.
Au début de l'année, M. Li avait fait un constat lucide. "Nous ne pouvons pas laisser le tremplin d'aujourd'hui devenir la pierre d'achoppement de demain", avait indiqué le Premier ministre, rappelant à son peuple que le processus de réforme globale de la Chine ne devrait être perturbé par aucun incident pendant une certaine période et que les intérêts immédiatement obtenus pourraient être sources de problèmes à l'avenir.
Cependant, des doutes persistent toujours chez certains observateurs étrangers sur la question de savoir si la Chine mettra en œuvre sa réforme.
Un rapport récent du Centre pour le progrès américain était pessimiste quant à l'application du programme de réforme économique de la Chine. Selon le rapport, malgré un programme ambitieux, les réformes appliquées actuellement et à l'étude "ne pourront réorienter l'économie chinoise de manière significative vers une économie de marché où toutes les entreprises pourront se faire concurrence sur un pied d'égalité".
Le président chinois Xi Jinping a annoncé qu'il fallait se préparer à subir la pression exercée par la réforme et à en payer le prix.
De la troisième session plénière du 18e Comité central du Parti communiste chinois aux sessions annuelles de consultation législative et politique de cette année, en passant par la Conférence centrale du travail économique qui s'est tenue l'an dernier, les décideurs chinois ont élaboré des feuilles de route à long, moyen et court termes.
Le gouvernement chinois a dévoilé une série de politiques monétaires et fiscales ciblées, axées sur l'investissement dans l'économie réelle.
Afin de favoriser le soutien à l'agriculture et aux petites entreprises, la Banque centrale a annoncé lundi qu'elle réduirait le taux de réserve obligatoire de 0,5 point de pourcentage pour les banques accordant des prêts au secteur agricole ou aux petites entreprises et que cette décision prendrait effet le 16 juin.
Par ailleurs, la Chine construira un système de transport complet le long du fleuve Yangtzé pour créer une zone économique le long du fleuve, selon un communiqué publié mercredi à l'issue d'une réunion du Conseil des Affaires d'Etat présidée par le Premier ministre chinois.
Les principaux indicateurs macroéconomiques chinois, tels que le taux de croissance, le taux d'emploi et les prix des produits de base, progressent de manière stable, et selon M. Li, cette stabilité était un progrès.
En s'appuyant sur une observation pointue des politiques chinoises, Tao Dong, l'économiste en chef du Crédit Suisse en Asie, a fait savoir que la période la moins faste pour la croissance économique chinoise était déjà passée.
Goldman Sachs a également estimé dans un rapport récent que l'économie chinoise devrait connaître une meilleure dynamique de croissance au second semestre de cette année.
Ainsi, les mesures de contrôle ciblées ont besoin de temps pour montrer leur efficacité, mais des effets secondaires seront observés et la Chine doit se préparer à y faire face.