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Le chemin vers la lumière : une quête de la vie

le Quotidien du Peuple en ligne | 03.04.2018 15h59

Je vis en France depuis 1985, trente-trois années au pays de Descartes, bien plus longtemps que mes années au pays de Confucius. Depuis que je vis en France, ma vie est heureuse, mais des pensées nostalgiques m'amènent souvent à réfléchir sur le chemin de ma vie vers la lumière.

Collège : début du chemin vers la lumière 

Mon pays natal est un petit village isolé au cœur de la campagne profonde de la province du Sichuan. Mes parents étaient des paysans honnêtes qui travaillaient durement pour nourrir leurs cinq enfants, mon frère et mes trois sœurs. Ils étaient analphabètes. Ils ne lisaient pas la signification des idéogrammes que l'on voit partout, dans les rues des villages, les cours des temples et les façades des bâtiments officiels, mais ils savaient leur importance sociale. Mon père, très clairvoyant, considérait que seule l'éducation nous permettrait de changer notre sort. Après avoir suivi l'école primaire, j'étais empêché d'aller au collège. Mon père alors a fait toutes sortes d'efforts pour que je puisse y être intégré. Lors de l'hiver 1977, une place s'étant libérée, j'ai pu enfin être admis en deuxième année du collège. Ce fut, à l'âge de douze ans, le véritable début de ma quête vers la lumière.

Mon collège, qui aujourd'hui n'existe plus, était à environ une heure de marche de mon village. L'hiver, pour y aller, je devais me lever tôt, dans l'obscurité, et le soir je rentrais tard, dans l'obscurité, parcourant le chemin de terre avec mes chaussures de paille et pataugeant parfois dans la petite rivière qu'il fallait traverser en marchant sur les pierres parce que le pont le plus proche demandait un grand détour.

A cette époque, la campagne chinoise était encore très pauvre. Dans notre famille, nous mangions juste à notre faim et nous avions très peu de vêtements pour nous garder au chaud en hiver. Au village, il n'y avait pas d'électricité, nous n'avions que les lampes à pétrole pour nous éclairer pendant la nuit à la maison. A leur faible lueur, je lisais et faisais mes devoirs pendant que ma mère s'occupait de préparer, hacher et cuire les herbes pour nourrir le porc.

Tout au long de mon enfance, mes parents avaient pris grand soin de moi et m'avaient encouragé à étudier. Au collège, je n'ai jamais manqué une seule journée de cours, qu'il pleuve ou qu'il vente, même qu'il neige. Un jour justement, alors que la neige tombait à gros flocons, j'étais quand même allé en classe. Mais à mon arrivée, je m'aperçois que je suis tout seul. Il n'y a aucun enseignant, ni aucun camarade de classe. J'étais le seul à avoir bravé la neige. J'avais tellement le désir d'apprendre et l'envie de changer mon sort et celui de ma famille, que, quand je marchais seul sur ces chemins de terre couverts de neige, j'étais rempli d'un sentiment héroïque. Je me semblais être un mousquetaire plein de courage pour affronter mon sort et ouvrir un futur meilleur pour ma famille. J'étais sûr d'y arriver, j'étais sûr de trouver ma lumière vers l'avenir.

Ce souvenir est profondément imprimé dans mon esprit, et à chaque fête traditionnelle chinoise, il me revient en mémoire.


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(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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