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Des chercheurs ont reconstitué le vrai visage de l'homme de Cro-Magnon

le Quotidien du Peuple en ligne | 31.03.2018 10h43

Le squelette de Cro-Magnon 1, un homo sapiens mâle datant de 28 000 ans, a été découvert en 1868 dans la grotte des Eyzies dans la Dordogne (sud-ouest de la France). Comme pour nombre de nos grands ancêtres, nous avons tous une image idéalisée -un peu trop sans doute- de l’homme de Cro-Magnon, mais la communauté scientifique vient de sérieusement la mettre à mal. Pour célébrer les 150 ans de la découverte du squelette de Cro-Magnon 1, des chercheurs français menés par le docteur Philippe Charlier, un célèbre médecin légiste et anthropologue qui a déjà reconstitué de nombreux visages anciens, ont réexaminé son crâne, conservé au Musée de l’Homme, à Paris. Et le moins que l'on puisse dire est que le résultat, très réaliste, n'est pas vraiment beau à voir...

Il s'avère ainsi que l'homme de Cro-Magnon avait un visage couvert de nodules dont un gros sur son front -probablement des tumeurs bénignes causées par une maladie génétique. A la fin de l'enquête, « nous avons proposé un nouveau diagnostic : il avait souffert d'une neurofibromatose », a déclaré Philippe Charlier à l'AFP. La neurofibromatose est une maladie génétique qui peut provoquer le développement de tumeurs bénignes dans le système nerveux, ainsi que des taches ou zones de pigmentation sur la peau. Les conclusions de l'équipe ont été publiées le 30 mars dans la revue médicale The Lancet.

Selon le docteur Charlier, le crâne de l'homme de Cro-Magnon « a une lésion sur le front qui correspond à la présence d'un neurofibrome (une tumeur bénigne de la gaine des nerfs) » qui a érodé l'os. « Son canal auditif gauche a également été endommagé, vraisemblablement aussi par une tumeur qui s'était développée », a-t-il ajouté. Muni de ce diagnostic, a-t-il dit, « nous avons fait une reconstitution réaliste du visage de cet homme d'âge moyen, en tenant compte de sa pathologie ». La reconstruction visuelle montre un visage couvert de tumeurs, dont une grande sur le front et un grand nombre de plus petits nodules sur son visage, en particulier regroupés autour de la bouche, le nez et les yeux. « Il en a partout », a conclu Philippe Charlier.

Plus loin, le résultat obtenu par Philippe Charlier et son équipe, qui avait déjà travaillé sur les restes du Roi d'Angleterre Richard Cœur de Lion, du Roi de France Saint Louis, d'Agnès Sorel, célèbre favorite royale du 15e siècle, et sur la tête momifiée du Roi de France Henri IV, pourrait ouvrir de nouvelles perspectives sur certains de nos grands ancêtres découverts un peu partout dans le monde, comme l'Homme de Pékin ou Lucy, par exemple, pour en donner aussi une représentation plus conforme à la vérité que celle que nous avons encore d'eux.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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