Dernière mise à jour à 09h23 le 12/06
"Les jeunes photographes chinois doivent avant tout se former aux Beaux-Arts dont la qualité d'enseignement est très bonne, car la photographie est un vrai métier qui s'apprend" a indiqué Alain Sayag, ancien conservateur honoraire de la photographie du Centre Georges Pompidou lors d'une interview récente accordée à Xinhua.
Une collection de Monsieur X que M. Sayag a lui-même constituée et qui comprend près de 200 photographies de la Chine entre 1860 et 1970, sera mise aux enchères le 24 juin prochain à Paris.
Il lui a fallu une dizaine d'années pour constituer la collection de Monsieur X, collectionneur privé anonyme: "il y a quelques pièces très rares parmi cette collection, dont certains tirages de A Fong, photographe chinois du XIXème siècle issus d'un album de paysages de la Chine du Sud" ou encore des tirages de Chin-San Long.
Féru de photographie à la renommée mondiale, Alain Sayag a créé le département de Photographie du Centre Georges Pompidou au début des années 80 et a effectué son premier voyage en Chine en 1984 "pour visiter à titre personnel ce pays" a-t-il indiqué à Xinhua. Dès lors, il se passionne pour la Chine. Au cours de ses nombreux voyages en Chine, Alain Sayag a notamment participé à la création du le Festival de Photographie de la ville de Pingyao afin de révéler le charme de la ville au monde entier.
"J'espère que la nouvelle génération de photographes d'art chinois va conserver la singularité qui était caractéristique des peintres des années 90 en Chine" a-t-il ajouté, insistant sur l'importance pour les jeunes photographes chinois actuels de bien connaître un héritage encore peu mis en lumière : "l'histoire de la photographie chinoise n'est pas encore écrite, la prise en compte de la richesse de ce patrimoine est difficile car l'objet lui-même est fragile et a été souvent peu conservé" a précisé Alain Sayag.
La prise de conscience en Chine de la valeur artistique de la photographie est en constante progression et il espère voir plus de photographies de grande qualité dans les musées pour permettre au public chinois d'affiner son regard sur ce domaine artistique, a-t-il fait savoir à Xinhua.
Il faut que la connaissance de la photographie chinoise avance pour que les gens puissent se faire un œil de plus en plus précis et gagner davantage encore en exigence tout en valorisant ses atouts culturels. "Les photographes chinois ont tendance à projeter une réalité qui n'est pas forcément la même que la nôtre et qui joue par exemple plus sur le "non-dit" visuel (...) la façon de lire en chinois est lié à l'image tandis qu'en français, les mots renvoient à une idée, cette différence se ressent dans la photographie", il a expliqué la singularité et la charme de la photographie chinoise à Xinhua.