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Apprendre le chinois ouvre des portes aux étudiants américains

Xinhua | 02.05.2016 10h59

Claire Fuschi, 16 ans, n'avait jamais imaginé présider un jour une conférence devant 1.300 personnes et encore moins le faire en mandarin.

Cette étudiante de deuxième année de secondaire en classe préparatoire du lycée Walter Payton de Chicago a été choisie pour présider la cérémonie d'ouverture de la 9e Conférence nationale de la langue chinoise (NCLC), qui s'est ouverte jeudi pour trois jours à Chicago, en Illinois.

En robe rouge et talons hauts, Fuschi a paru confiante et élégante sur scène. "Au nom de tous les étudiants américains qui apprennent le chinois, je voudrais remercier nos professeurs chinois. Merci pour votre travail acharné", a-t-elle dit dans un putonghua courant (mandarin standard).

Quelques heures avant la cérémonie, Claire Fuschi -dont le nom d'adoption chinois est Fang Tingting- a longuement travaillé son discours à l'Institut Confucius de Chicago, situé au premier étage de son lycée.

Mot après mot, Claire a soigneusement écouté les instructions de sa professeure, Jane Lu. "C'est la première fois que je suis animatrice et de surcroît en chinois. Je suis très nerveuse", a-t-elle confié à Xinhua avec une lueur d'excitation dans les yeux.

L'adolescente, qui étudie le chinois depuis l'âge de 11 ans, fait partie des 120 étudiants de son lycée à avoir choisi d'apprendre le chinois. Dans l'agglomération de Chicago, leur nombre a atteint 13.000 cette année.

Mme Lu, qui est également directrice de l'Institut Confucius de Chicago, souligne que son établissement a été le premier du genre aux Etats-Unis à se consacrer essentiellement à l'enseignement du chinois aux étudiants d'écoles publiques du primaire et du secondaire.

Dès sa première année en école élémentaire, Claire a été inscrite par sa mère en cours de chinois. "Ma famille m'a beaucoup soutenue. Depuis, j'ai toujours adoré apprendre le chinois", confie-t-elle en ajoutant qu'elle espérait profiter de cet atout pour un emploi futur.

"Le nombre d'étudiants en chinois a explosé depuis l'ouverture du premier institut en 2006", indique Mme Lu. "Certains enfants l'apprennent par pur plaisir; d'autres, et surtout leurs parents, pensent que la langue pourra être un atout pour leur carrière".

Les propos de Mme Lu sont confirmés par de nombreux enseignants venus assister à la conférence. Josette Sheeran, PDG de l'Asia Society, pense que les échanges commerciaux sino-américains sont devenus un facteur majeur du développement de l'apprentissage du chinois aux Etats-Unis.

"Le commerce bilatéral croît de 30 milliards de dollars chaque année. En 1992, lorsque la Chine a envoyé son premier diplomate à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), il ne représentait alors que 30 milliards de dollars. C'est une extraordinaire relation avec beaucoup de potentiel", a dit Mme Sheeran lors de la cérémonie d'ouverture.

Ces dix dernières années, l'Asia Society a conclu un partenariat avec l'Institut Confucius pour créer un réseau d'apprentissage du chinois dans 100 districts et 28 Etats américains, touchant quelque 400.000 jeunes Américains.

"L'heure est aujourd'hui à l'émergence de la Chine dans le monde et la langue est un élément clé pour comprendre non seulement la Chine d'aujourd'hui, mais aussi son histoire et la façon dont elle pense", a ajouté Mm Sheeran.

Pour l'heure, le désir le plus cher de Claire Fuschi, à part utiliser la langue un jour professionnellement, est de visiter la Chine l'an prochain.

Le voyage d'échange qu'elle fera à l'été 2017 sera co-organisé par son lycée et l'Institut Confucius. Depuis son arrivée en 2006 aux Etats-Unis, l'Institut Confucius a invité plus de 7.500 étudiants, proviseurs et directeurs d'écoles à visiter la Chine. Il a aussi parrainé la visite de plus de 11.500 lycéens dans des camps de vacances en Chine.

"Je suis très excitée par ce voyage", avoue Claire Fuschi. "J'espère apprendre beaucoup, être impressionnée par les sites visités et être capable de parler chinois avec les gens".

Steven Koch, maire adjoint de Chicago, a qualifié les étudiants tels que Claire d'"ambassadeurs" qui permettent d'établir un lien entre les peuples et les cultures.

"Nous sommes particulièrement fiers de nos étudiants des écoles publiques de la ville qui font l'effort important, et parfois difficile, d'apprendre la langue et la culture chinoises", a-t-il dit. "Ils seront les futurs ambassadeurs de Chicago en Chine et permettront de tisser des liens dont nous savons tous qu'ils sont très importants".

(Rédacteurs :Qian HE, Guangqi CUI)
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