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Un rarissime tableau du Caravage aurait été retrouvé dans le grenier d'une maison toulousaine

le Quotidien du Peuple en ligne | 13.04.2016 17h17

L'apparition d'une toile attribuée par des experts au maitre italien Caravage suscite l'émoi. Et il y a de quoi : 400 cents ans après sa réalisation, ce trésor, s'il était définitivement authentifié –et les experts semblent sûrs d'eux- vaudrait la bagatelle de 120 millions d'Euros. C'est en avril 2014 que le tableau, réalisé entre 1600 et 1610, a été retrouvé par les propriétaires d'une demeure près de Toulouse, datant également du 17e siècle. En voulant réparer une fuite d'eau, ils ont ouvert une soupente et découvert la peinture, cachée sous une épaisse couche de poussière, mais exceptionnellement bien conservé.

Le cabinet d'expertise en tableaux Eric Turquin a organisé mardi une conférence de presse avec cet intitulé pour le moins alléchant, surtout quand on sait la rareté des œuvres du peintre italien : « Découverte d'un chef-d'œuvre du Caravage dans un grenier français». Pour la première fois, cette huile sur toile représentant une scène biblique, Judith décapitant Holopherne, général assyrien de Nabuchodonosor qui assiégeait la ville de Béthulie a été présentée publiquement. Selon Eric Turquin, cela ne fait pas de doute, elle est née de la main du Caravage (1571-1610), donc authentique. Quand on sait qu'on ne connaît à ce jour que 64 œuvres certaines, l'évènement est de taille.

Il existe déjà un premier Judith et Holopherne du Caravage, exposé au palais Barberini, à Rome. Mais on sait qu'il en a réalisé un second, dont il est fait mention dans des lettres de l'époque. Il est sûr aussi que le peintre flamand Louis Finson, marchand d'art et admirateur du Caravage, possédait ainsi une Judith tranchant la tête d'Holopherne, qui a disparu à sa mort en 1617. Louis Finson en avait fait une fidèle copie qui appartient à la Banca Intesa Sanpaolo et est aujourd'hui exposée au palais Zevallos à Naples. Dans ces conditions, il apparait donc comme fort probable que le tableau de Toulouse soit la seconde version du maitre italien. Face à pareille découverte, le Ministère français de la culture, sur recommandation du musée du Louvre, a pris un arrêté refusant le certificat de sortie du territoire français pour « cette œuvre récemment redécouverte et d'une grande valeur artistique, qui pourrait être identifiée comme une composition disparue du Caravage, connue jusqu'à présent par des éléments indirects, méritant d'être retenue sur le territoire comme un jalon très important du caravagisme, dont le parcours et l ' attribution restent encore à approfondir ».

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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