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Je rêve d‘opéra de Pékin

La Chine au présent | 02.12.2015 14h07

C'est par un inoubliable spectacle d'opéra de Pékin que j'ai décidé de devenir actrice d'opéra de Pékin et de transmettre la notion de paix par l'intermédiaire de l'art. C'était il y a deux ans, quand j'ai eu l'honneur de donner un spectacle à l'Université Tongji de Shanghai. À cette occasion, nos professeurs nous ont expliqué l'histoire de l'opéra de Pékin, et l'histoire des relations entre le Japon et la Chine.

Je dois remercier personnellement Yuan Yingming, professeur de l'Université J.F.Oberlin du Japon. C'est une disciple de Mei Lanfang (maître chinois de l'opéra de Pékin). C'est elle qui m'a poussée à apprendre cet art. Elle m'a donné beaucoup de conseils sur la technique artistique, et m'a aussi beaucoup soutenue dans dessein. Grâce à elle, je me suis rapprochée de mon rêve.

En mars 2014, Mme Yuan a invité la Troupe de l'opéra de Pékin de l'Université J.F.Oberlin à donner un spectacle à l'Académie chinoise d'art dramatique à Beijing. Comme je parle le chinois, et connais aussi l'opéra de Pékin, j'ai été choisie. Je me souviens encore aujourd'hui l'exhaltation mais aussi l'appréhension que j'ai ressenties. J'ai eu l'occasion de toucher du doigt mon rêve de devenir un artiste. Mais j'étais aussi embêtée car après m'être installée à Shanghai, j'avais arrêté de m'entraîner et j'avais grossi, et pour une actrice, ce n'est pas bien. De plus, le morceau de l'opéra que nous devions présenter était tout nouveau pour moi, et devait être chanté avec l'accent pékinois. C'est pourquoi l'exhaltation a cédé à l'appréhension pour un instant. Je devais m'y remettre en vue de bien apprendre ce morceau avant de rentrer au Japon.

Sans ma professeur, restée au Japon, je devais travailler par moi-même. Plus je travaillais, moins j'avais confiance, mais le spectacle arrivant, je me suis donnée un coup de cravache et ai travaillé d'arrache-pied pour être prête.

Après être rentrée au Japon, voyant les autres acteurs déjà bien préparés, je suis devenue d'autant plus inquiète. Voyant leur physique impeccable à cause des entraînements quotidiens, j'ai mis les bouchées doubles. Je me levais plus tôt que tout le monde pour travailler, répéter encore et encore les mouvements et les paroles des chansons.

Mme Yuan a vite remarqué mon inquiétude. Un jour, elle m'a demandé : « Je te trouve tendue, que se passe-t-il ? » À ces paroles et parce que j'ai senti que quelqu'un s'inquiétait pour moi, j'ai retrouvé confiance et lui ai répondu : « Pas du tout, je suis sûre que ça va bien donner. Je m'entraîne beaucoup. Ce spectacle est une grande occasion pour moi. Je représente le Japon, et j'espère que mes efforts pourront aider à améliorer les relations entre le Japon et la Chine. Ne vous inquiétez pas, je vais y arriver ! »

Enfin nous sommes arrivés à l'Académie chinoise d'art dramatique. J'ai ressenti une grande pression lors des répétitions sur la scène de l'école. C'est une scène célèbre, et beaucoup d'acteurs réputés y ont donné des spectacles. Pas question d'échouer pendant le spectacle.

Finalement, comme espéré, le spectacle s'est bien déroulé. Je me suis même permis d'ajouter : « merci ; quoi ; au revoir » en japonais dans les paroles de mon chant. J'espérais par cela montrer l'interaction possible entre la culture chinoise et la culture japonaise. En faisant cela, je ne savais pas trop si cela allait marcher. Les jeunes chinois adorent les mangas japonais mais je savais pas si les spectateurs étaient friands de culture japonaise. Heureusement, les spectateurs m'ont applaudie, j'ai pris ça comme un encouragement.

Travailler, travailler et obtenir des applaudissements sur scène est toujours quelque chose de gratifiant. Par ce spectacle, j'ai également eu l'opportunité de faire des études à l'Académie chinoise d'art dramatique. Cela représentait la clé pour ouvrir la porte de mon rêve. Aujourd'hui, je suis confiante et ai la force nécessaire pour devenir une bonne actrice et transmettre l'amitié entre le Japon et la Chine.

Ma réussite a également encouragé les jeunes de mon université à continuer dans leur voie. L'augmentation du nombre de jeunes japonais qui aiment la culture chinoise est bénéfique aux relations de nos deux pays et pour la paix dans le monde.

*Nagura Ayumi : étudiante japonaise de l'université Tongji. 

(Rédacteurs :Yin GAO, Guangqi CUI)
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