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Frères

( Source: le Quotidien du Peuple en ligne )

19.11.2014 16h23

Par Sébastien Roussillat

 

Après 7 ans en Chine, la première personne que je retrouve à Pékin à mon retour de France à l' automne dernier, est mon grand-frère chinois Liu Wei. Pendant mes six ans au Shandong, c'est lui qui m'a accompagné pendant mes études, ma vie en Chine, mes passions, mes colères et mes joies et c'est lui qui est présent pour mon installation à Pékin.

Depuis six ans que je le connais, j'ai appris mille choses. J'en choisis cinq parmi elles. J'aurai voulu en citer cinquante pour parler de ma vision des échanges entre la Chine et la France en cette année du cinquantenaire des relations diplomatiques franco-chinoises mais cela aurait été trop long...

 

La sincérité des sentiments

Lors de notre première rencontre, c'est son regard qui m'a frappé. Il me regardait droit dans les yeux avec un sourire. C'est la musique, art de la sincérité par excellence qui nous a fait nous rencontrer, puisque c'était après un concert à l'Académie des Beaux-arts du Shandong où il faisait des études de chant.

Il m'a toujours parlé avec honnêteté, sans jamais m'épargner ses sentiments ou ses commentaires, que ce soit sur ma personnalité ou mon niveau de chinois et c'est très rare en Chine d'avoir des amis aussi sincères, car, souvent, les Chinois sont très respectueux des étrangers et n'osent pas les critiquer. On dit en Chine que « les paroles sincères ne font pas plaisir à entendre et pourtant ce sont les plus utiles... »

 

L'entraide

L'aide de Liu Wei a été décisive pour moi, car si je n'avais pas eu un ami chinois comme lui je n'aurai certainement pas tenu aussi longtemps en Chine. C'est un pays auquel il est difficile de s'adapter pour un jeune étranger. Mais lorsque l'on a la chance d'avoir un ami comme lui qui vous explique et vous fait découvrir ce pays dont les beautés et les richesses se cachent parfois derrière un voile d'humilité et mystère. De mon côté, je lui ai proposé d'habiter ensemble pour lui éviter d'avoir à dépenser son argent dans un loyer alors qu'il commençait à travailler. La vie pour les étudiants chinois nouvellement diplômés n'est pas facile et son travail d'intermittent du spectacle ne lui permettait pas d'avoir un salaire fixe pour louer un appartement décent. On s'est alors entraidé, soutenu et ce jusqu'à aujourd'hui.

C'est également lui qui m'a conseillé et soutenu pendant le concours de chinois auquel j'ai participé en 2011, il est même revenu spécialement de son travail m'assister lors de la finale. Nous avons partagé la victoire ensemble et plus tard chez lui, en famille.

 

Les sentiments familiaux

En Chine, on dit qu' « à la maison il faut compter sur les parents, dehors il faut compter sur ses amis ». Après un an, Liu Wei, m' a proposé d'aller chez lui à Zibo pour la Fête du Printemps. J'ai accepté. Avant cela, Liu Wei m'avait proposé de me donner un nom chinois. Avant cela, il m'appelait déjà “petit-frère” et m'a expliqué ce qu'en Chine signifie être frères. Il m'a donc proposé de prendre son nom et de me donner pour prénom Zijian, “l'enfant” et “l'épée”. En contrepartie, comme il m'avait donné mon nom, je lui ai proposé de s'appeler Léo car il est du signe du tigre (Leo signifie lion en latin), et que Léo ressemble à Liu. J'ai découvert par la suite qu'il avait changé son nom sur Facebook en Léo Roussillat. Alors que nous étions chez ses parents pour la Fête du Printemps, il a alors proposé à son père et sa mère de devenir mon parrain et ma marraine. C'est depuis ce jour-là que j'ai une famille chinoise.

 

Le respect

Léo me rappelle régulièrement qu'en tant qu'étranger en Chine, je dois m'adapter et apprendre les habitudes et les façons de penser chinoises en plus de la langue. En réalité, cela est une question de respect. Je le fais, car Léo respecte mes façons de faire ou de penser françaises car il s'est rendu compte qu'il est impossible d'oublier tout ce qui nous a formé depuis qu'on est petit. C'est cette tolérance et ce respect qui nous ont permis de rester frères jusqu'à aujourd'hui. C'est aussi parce que j'ai une famille chinoise et que j'ai vécu leur vie, leur culture que j'ai d'autant plus de respect pour les Chinois. Quand je vois d'autres Chinois dans la rue, je ne peux m'empêcher de penser à mon parrain et ma marraine et de me dire que grâce aux moments que je passe avec eux, je suis plus proche des Chinois et les comprends mieux.

 

Croire en ses rêves

Au début où nous étions amis, Léo me disait souvent “soit tu vis avec enthousiasme, soit tu vas crever !”. Lorsque nous étions un peu émêchés, il parlait de ses rêves. Des rêves comme beaucoup de Chinois en ont. Parfois, totalement irréalistes mais parfois qui donnent envie de se donner la peine de les réaliser. Il rêvait d'avoir une belle vie, sans angoisses, avec un toit sur la tête. D'avoir beaucoup d'amis, une famille heureuse. Cela peut paraître simple, voire nul pour les Français qui ont souvent des vues moins modestes ou moins matérielles. Mais sachant d'où il vient, j'ai été ému par son espoir et sa confiance en le futur. Il m'a appris à ne pas avoir peur de réaliser ses rêves et de les poursuivre quoiqu'il arrive. Il dit souvent : “je suis le remède à l'angoisse et à la désespérite” (maladie qui tue l'espoir). Grâce à son soutien, j'ai fini mes études, j'ai trouvé un travail en Chine, j'ai évité beaucoup de détours inutiles. Aujourd'hui, nous poursuivons toujours nos rêves, moi celui de fonder une famille en Chine, ce qui va arriver bientôt. Léo, lui vit à Jinan avec sa petite amie et a trouvé du travail comme assistant de réalisation. Il y a toujours une chambre en plus là où nous habitons, pour recevoir la famille. 

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