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Ils viennent, ils y restent -- histoires de médecins chinois en Algérie

Xinhua | 07.04.2023 08h43

Bouisidane Fadhila, 44 ans, avait perdu espoir avant de rencontrer Li Hongling, obstétricienne et gynécologue chinoise et membre de l'équipe médicale chinoise en mission d'aide dans un hôpital public à Aïn Defla, une wilaya (province) dans le nord de l'Algérie.

Après avoir fait des pieds et des mains pour être admise dans l'un des hôpitaux publics, submergés de patients, Mme Fadhila a vu le fibrome utérin dans son ventre se développer pour atteindre la taille de 22 x 20 cm. Les hôpitaux privés n'étaient pas une option pour cette femme célibataire et sans emploi qui vivait des maigres revenus récoltés par ses deux frères.

"C'est la docteur Li qui m'a sauvé la vie", a déclaré Mme Fadhila à Xinhua, faisant référence au retrait réussi de sa tumeur en décembre 2022 par la médecin chinoise. Mme Li a scrifié son temps libre pour faire l'opération en raison de l'urgence que représentait le cas de Mme Fadhila.

Li Hongling, 43 ans, est membre de la 27e équipe médicale chinoise envoyée en Algérie pour travailler dans huit wilayas algériennes en 2021. Mme Fadhila n'est que l'une des nombreux patients algériens pris en charge par Mme Li après qu'ils ont frappé à toutes les portes. Travaillant souvent pendant son temps libre pour soigner les patients ayant un besoin urgent d'aide, Mme Li est devenue très populaire parmi ses collègues algériens à Aïn Defla.

(Photo / Xinhua)

(Photo / Xinhua)

L'année 2023 marque le 60e anniversaire de l'envoi par la Chine de sa première équipe médicale en Algérie le 6 avril 1963. Jusqu'à présent, plus de 3.500 membres du personnel médical chinois, principalement des obstétriciens et des acupuncteurs, ont été envoyés dans ce pays d'Afrique du Nord pour fournir des services médicaux gratuits.

Il n'est jamais facile pour les médecins chinois de s'installer dans un pays loin de chez eux, sans compter que les hôpitaux dans lesquels ils sont affectés se trouvent généralement dans des endroits reculés et dans de mauvaises conditions. Pourtant, certains médecins chinois ont choisi de prolonger leur mandat de deux ans afin de traiter autant de patients que possible.

Pour Mme Li, il s'agit de son deuxième mandat en Algérie, après avoir terminé son premier mandat de deux ans en 2019.

"J'ai pleuré après avoir pris la décision", a-t-elle rappelé. Elle avait du mal à laisser derrière elle son fils de 11 ans lorsqu'elle a décidé de retourner en Algérie avec la 27e équipe en 2021.

"En tant que seul médecin pratiquant la chirurgie gynécologique dans cet hôpital, je me sens très utile dans cet endroit", a déclaré Mme Li à Xinhua.

Tu Dachun, orthopédiste chinois et ancien vice-directeur d'un hôpital de la ville de Jingzhou, dans la province du Hubei dans le centre de la Chine, a travaillé en Algérie depuis bien plus longtemps que ses collègues en passant 12 ans ou six mandats dans ce pays d'Afrique du Nord.

M. Tu, 60 ans, travaille désormais comme chirurgien orthopédiste à l'hôpital public d'Aïn Defla. Il a déclaré que travailler en Algérie est une "expérience inoubliable" dans sa vie malgré la lourde charge de travail.

"Mes collègues et patients algériens m'ont respecté, m'ont fait confiance et ont bien pris soin de moi", a affirmé M. Tu, qui pouvait communiquer avec ses collègues et patients algériens dans un français courant qu'il avait appris pendant son séjour en Algérie.

Certains des patients du docteur Tu sont revenus pour lui exprimer leur gratitude en lui offrant des collations faites maison. "Je les aime bien, les Algériens sont nés pour être insouciants, optimistes, gentils et amicaux. Parfois, je pense même que je suis moi-même devenu Algérien après toutes ces années", s'est apperçu M. Tu en riant.

Avec la longue présence des médecins chinois, la médecine traditionnelle chinoise a peu à peu gagné en notoriété en Algérie.

Yang Yi, 56 ans, est arrivée en Algérie en 2021 avec sa sœur cadette, qui effectuait son deuxième mandat après avoir fait partie de la 24e équipe médicale chinoise. Elle a été impressionnée par le fait que des thérapies médicales traditionnelles chinoises, y compris l'acupuncture, étaient largement acceptées par les patients algériens.

Chaque jour, Mme Yang traite environ 20 patients, dont la plupart souffrent de douleurs au cou, à l'épaule ou à la hanche, ainsi que d'arthrite, de myélite, de ténosynovite et de hernie discale lombaire.

Mme Yang était ravie de se souvenir du traitement réussi d'une patiente atteinte de myélite, qui était paralysée et ne pouvait bouger que la tête et le cou. Après deux mois de traitement d'acupuncture l'année dernière, la patiente a pu se lever et a même dansé.

Au cours des 60 dernières années, les médecins chinois ont traité environ 27,37 millions de patients en Algérie et effectué plus de 1,7 million d'opérations chirurgicales, toutes gratuites. Leur dévouement et leur travail acharné ont été applaudis non seulement par les patients, mais aussi par leurs collègues algériens.

Habbiche Bouabdellah, chef de l'hôpital public d'Aïn Defla, a déclaré que les médecins chinois avaient fait bonne impression non seulement à Aïn Defla, mais aussi dans d'autres endroits du pays. "Ils ont toujours été disponibles chaque fois que nous avons besoin de leurs services médicaux, jour et nuit", a-t-il reconnu.

"Le partenariat entre l'Algérie et la Chine est excellent, et il se développe chaque jour", a témoigné M. Bouabdellah, exprimant sa volonté de renforcer davantage la coopération et les échanges de visites dans le domaine de la médecine entre les deux pays à l'avenir.

(Rédacteurs :孙鸿宇, Yishuang Liu)
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