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La médecine traditionnelle chinoise : un mode de vie aux yeux d'un Mauricien

Xinhua | 03.12.2021 09h24

"Je n'aurais jamais pensé que (la médecine traditionnelle chinoise) m'aurait fait prendre conscience d'une relation aussi étroite entre l'homme et la nature".

Intarissable sur le sujet, Gopaul Roodrajeetsing, médecin mauricien et cofondateur d'une clinique de médecine traditionnelle chinoise (MTC), a semblé être mû par le même enthousiasme lors d'une récente interview en ligne à Xinhua que lorsqu'il était étudiant en Chine il y a 15 ans.

C'est en effet en 2006 que le futur Dr Roodrajeetsing a reçu une bourse du gouvernement chinois et entamé neuf ans d'études à l'Université de médecine du Guangxi (sud-ouest). A son arrivée, il a travaillé dur pour apprendre le chinois, apprenant même à parler des dialectes locaux pour mieux étudier et vivre à Nanning, chef-lieu de la région autonome Zhuang.

Après un an passé à étudier le mandarin, il a obtenu une licence en médecine clinique au bout de cinq ans, puis a enchaîné sur un master pour finalement obtenir un diplôme en neurochirurgie. Il a forgé à cette occasion un lien indissoluble avec la MTC tout au long de ses études, appréciant l'accent qu'elle porte sur les relations de cause à effet.

Huang Yanshu, maîtresse de conférence à la faculté d'éducation internationale de l'Université de médecine du Guangxi, rappelle que la MTC fait partie intégrante du cursus des étudiants en médecine clinique.

De nombreux étudiants étrangers trouvent ce cours difficile et Gopaul Roodrajeetsing n'a pas fait exception. Cependant, il s'y est intéressé et a assisté assidûment en tant que candidat libre aux cours de culture chinoise et de MTC dispensés en anglais.

"La Chine a fait du bon travail en matière de médecine et de traitement médical", estime le Dr Roodrajeetsing. "Je pense donc qu'il est nécessaire d'apporter des mesures de traitement plus récentes à Maurice".

FAIRE DE LA MTC UN MODE DE VIE

De retour dans son pays après avoir terminé ses études, le Dr Roodrajeetsing et ses amis ont créé l'Acu Care en 2018. Ce centre médical, situé à Ebène, est aujourd'hui devenu un symbole de la médecine traditionnelle chinoise prisé des Mauriciens.

A ce jour, l'équipe forte de 15 personnes, pour la plupart des habitants de l'île, propose diverses méthodes de diagnostic et de traitement telles que l'acupuncture, le massage et les ventouses.

D'après le Dr Roodrajeetsing, avant la création d'Acu Care, le marché mauricien manquait d'excellentes cliniques de MTC, sans parler du fait que les connaissances de la population locale en la matière étaient très limitées.

"Beaucoup de patients, si vous leur dites que nous proposons des services tels que le massage et l'acupression, ignorent de quoi il s'agit (...) L'acupuncture est encore relativement peu pratiquée. Et ce sont souvent des experts européens ou américains qui la pratiquent à Maurice après l'obtention de leur diplôme en Chine", dit-il.

En conséquence, dès l'ouverture de sa clinique, le Dr Roodrajeetsing s'est concentré sur la promotion de la culture chinoise et de la connaissance de la MTC. Il a progressivement exploré les modes de fonctionnement de cette médecine pour proposer un service de haute qualité, allant même jusqu'à une tasse de thé offerte aux patients attendant leur consultation.

Le médecin mauricien assure que de nombreux compatriotes ont désormais surmonté leurs réticences vis-à-vis de l'acupuncture.

DANS L'ATTENTE D'UNE MEILLEURE COOPERATION

Le Dr Roodrajeetsing a par ailleurs consulté des experts de son alma mater, négocié avec le laboratoire pharmaceutique chinois Yiling et sollicité le ministère mauricien de la Santé ainsi que la Société de médecine traditionnelle pour obtenir la certification des capsules Lianhua Qingwen en vue de leur utilisation à Maurice.

Une fois celle-ci obtenue, ces capsules ont été lancées avec succès à Maurice en août dernier et l'Acu Care est devenu l'une des premières institutions médicales à distribuer ce médicament à base de plantes, largement utilisé en Chine pour traiter les symptômes bénins des patients atteints de la COVID-19. Selon Gopaul Roodrajeetsing, environ 300 pharmacies à Maurice en vendent.

L'aide apportée à Maurice par la Chine contre la pandémie de nouveau coronavirus a également permis au Dr Roodrajeetsing de penser qu'il pouvait y avoir de plus grandes perspectives de coopération médicale sino-mauricienne.

Il espère qu'à l'avenir, un socle de formation en MTC pourra être créé afin qu'un plus grand nombre de Mauriciens puissent en bénéficier. Dans le même temps, une usine pharmaceutique doit être lancée pour que Maurice devienne un centre de production de médicaments chinois ainsi qu'un "point de transit" de la MTC en Afrique.

A l'obtention de son master en 2015, le Dr Roodrajeetsing avait fait la promesse qu'il serait un messager entre son université chinoise et sa mère patrie et qu'il aiderait ses compatriotes avec ses connaissances acquises en Chine.

C'est ce qu'il continue inlassablement de faire aujourd'hui.

(Rédacteurs :实习生2, Ying Xie)
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