Dernière mise à jour à 16h01 le 04/09
Après un nouveau week-end d'agitation destructrice, des responsables et des habitants de la région administrative spéciale de Hong Kong ont condamné les violences qui ont entraîné la ville dans un chaos dont on ne voit toujours pas la fin.
Le secrétaire à la Sécurité de Hong Kong, John Lee Ka-chiu, a déclaré qu'une « terreur noire » s'est installée le week-end dernier, lorsque les violences sont devenues extrêmement graves et ont terrorisé la ville, « minant complètement l'état de droit ». Il a fait ces remarques le 2 septembre lors d'une conférence de presse interministérielle.
Selon M. Lee, une centaine de bombes à essence ont été lancées sur les policiers par des radicaux violents au cours du week-end, de nombreux émeutiers ont allumé des feux à différents endroits de la ville, et ils ont attaqué des policiers avec des briques et des liquides corrosifs. De tels actes constituent une menace sérieuse pour la sécurité publique, a-t-il souligné.
Mak Chin-ho, commissaire adjoint des opérations de police à Hong Kong, présente une bombe à essence confisquée pendant les rassemblements non autorisés du week-end, lors d'une conférence de presse au siège de la police, le 2 septembre à Wan Chai. (Photo / China Daily)
Par ailleurs, a-t-il ajouté, des émeutiers ont attaqué des personnes dont les points de vue différaient des leurs, créant ainsi une atmosphère de « terreur noire » à Hong Kong. Les autorités ont fait référence à la notion de terrorisme en commentant les protestations prolongées contre le projet de loi portant amendement de l'extradition, actuellement suspendu, que connaît la ville.
À la mi-août, un porte-parole du plus haut responsable des affaires de la ville, le Bureau des affaires de Hong Kong et de Macao du Conseil des affaires d'État, a averti que les actes de violence avaient montré les « premiers signes de terrorisme » dans la région administrative spéciale.
Face à une situation aussi grave, M. Lee a exhorté les citoyens de Hong Kong à dénoncer la violence. Trouver une excuse aux actes de violence équivaut à les encourager, a déclaré Lee, ajoutant que cela ne fera que rapprocher Hong Kong du risque de devenir incontrôlable.
De son côté, la police a annoncé le 2 septembre lors d'une conférence de presse que, au cours du week-end, 159 personnes soupçonnées d'avoir commis diverses infractions comme la détention d'armes offensives, la participation à un rassemblement non autorisé et l'obstruction ou l'agression d'agents de police ont été interpellées.
La police a également indiqué que 1117 arrestations avaient eu lieu en lien avec les manifestations violentes qui ont débuté en juin.
Selon Matthew Cheung Kin-chung, secrétaire général en chef à l'Administration, les radicaux ont subverti de manière effrontée l'état de droit et perturbé l'ordre. Le gouvernement et la police vont suivre de près tous ces actes illégaux et traduire les coupables en justice, a promis M. Cheung.
Par ailleurs, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Geng Shuang, a écarté le 2 septembre les propos tenus par une responsable de l'Union européenne et exhorté le bloc à « distinguer le bien du faux ». M. Geng s'est exprimé lors d'une conférence de presse après que la responsable de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a évoqué de la situation à Hong Kong le 30 août.
Les émeutes à Hong Kong ont pris une tournure radicale et violente et remettent en cause l'état de droit à Hong Kong, a dit M. Geng, ajoutant qu'elles menaçaient gravement la vie et les biens des résidents de Hong Kong et violaient aussi le principe de base « Un pays, deux systèmes ». « Si de tels crimes graves et violents se produisaient en Europe, je pense qu'aucun pays européen ne resterait là et les ignorerait », a-t-il ajouté.
Toujours au cours du week-end, des émeutiers radicaux ont paralysé le trafic et perturbé les opérations à l'aéroport international de Hong Kong, où 25 vols ont été annulés le 1er septembre, a annoncé le secrétaire aux Transports et au Logement, Frank Chan Fan, ajoutant que plus du tiers des 90 stations de métro de la ville ont été endommagées.
Selon M. Chan, il est « absolument inacceptable » que les radicaux ignorent l'injonction provisoire du tribunal contre les manifestations à l'aéroport et sur le réseau de métro.