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La Chine critique la Suède pour son refus d'extradition d'un fugitif chinois

le Quotidien du Peuple en ligne | 22.07.2019 13h12
La Chine critique la Suède pour son refus d'extradition d'un fugitif chinois
Une capture d'écran d'un documentaire sur l'opération menée par la Chine pour chasser les fugitifs économiques à l'étranger montrant Qiao Jianjun, le troisième sur la liste de la liste rouge de la Chine des 100 fugitifs les plus recherchés. (Photo / CCTV)

Beijing a critiqué le plus haut tribunal suédois pour son refus d'extrader Qiao Jianjun en Chine pour y être jugé sur des accusations de fraude et de corruption, sous prétexte qu'il risquait la peine de mort, la torture ou des mauvais traitements dans son pays d'origine, a annoncé le 16 juillet la Commission nationale de surveillance (CNS), le plus haut organisme de lutte contre la corruption du pays.

Le tribunal suédois a rendu le même jour une décision selon laquelle Qiao Jianjun risquerait de faire face à un procès inéquitable et faire l'objet de persécutions ou de traitements qui violeraient la Convention européenne des droits de l'homme, et qu'en conséquence, le fugitif ne sera pas extradé vers la Chine.

« La plus haute juridiction suédoise a ignoré les crimes de Qiao et les preuves solides rassemblées par les équipes d'enquêteurs chinois et suédois. Ce refus d'extradition conteste ouvertement la loi et tolère les crimes en offrant un abri aux suspects », a déclaré un responsable de la CNS, qui a demandé à ne pas être nommé.

« La Suède ne devrait pas devenir un refuge pour les criminels », a-t-il déclaré, ajoutant « Nous espérons que le gouvernement suédois fera face à ses faits pénaux, prendra des mesures correctives rapides pour le traduire en justice et maintenir l'équité».

Qiao Jianjun, ancien directeur d'une installation de stockage de céréales du gouvernement à Zhoukou, dans la province du Henan (centre de la Chine), est accusé d'avoir fraudé des fonds céréaliers nationaux évalués à 200 millions de yuans (30,38 millions de dollars) et d'avoir détourné3 millions de yuans de fonds publics en Chine. Il s'est enfui aux États-Unis en 2011, puis dans plusieurs autres pays.

« La Chine a toujours attaché une grande importance à la protection des droits humains des suspects et de leurs autres droits légitimes. Tous ont été témoins des grandes réalisations de la Chine dans la défense des droits humains », a déclaré le 16 juillet le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Geng Shuang.

Au cours des dernières années, 260 suspects réfugiés en Europe, en Asie, en Afrique et en Amérique latine ont été extradés vers la Chine. Leurs droits humains ont tous été pleinement protégés et ils ont bénéficié de jugements équitables, a-t-il souligné.

Selon la CNS, Qiao Jianjun a envoyé à l'étranger plus de 200 millions de yuans d'actifs illicites via des opérations de blanchiment d'argent. En 2011, il s'est enfui à Hong Kong, puis aux États-Unis. Il a également été soupçonné d'avoir utilisé des documents frauduleux pour demander une carte verte américaine et de blanchir de l'argent aux États-Unis, qui demandent également son extradition.

La commission a par ailleurs précisé que les Etats-Unis, Singapour, l'Autriche et la Suède avaient tous ouvert une enquête pénale sur lui et gelé ou confisqué les fonds mal acquis envoyés à l'étranger.

En juillet 2014, Qiao Jianjun et son ex-femme Zhao Shilan ont été accusés de blanchiment d'argent et de fraude en matière d'immigration par les autorités judiciaires américaines. Les autorités américaines ont confisqué quatre biens immobiliers appartenant à Zhao Shilan. Pour éviter les accusations criminelles américaines, Qiao Jianjun s'est successivement réfugié au Panama, au Costa Rica, au Liechtenstein, en Suisse et en Autriche, pour finalement arriver en Suède.

Selon la CNS, alors qu'il fuyait de pays en pays, les autorités judiciaires chinoises ont renforcé leur coopération avec leurs homologues étrangers afin de contribuer au gel et à la confiscation de ses avoirs illicites à l'étranger. La Chine a demandé à la Suède d'aider à enquêter sur son cas et de l'extrader vers la Chine pour y être jugé. D'après la CNS, Qiao Jianjun a été arrêté et placé en détention criminelle à Stockholm en juin 2018.

De plus, depuis l'année dernière, les autorités chinoises ont envoyé plusieurs fois des équipes de travail en Suède pour négocier son extradition et fourni de solides documents de preuve aux autorités judiciaires suédoises, a ajouté la commission.

Huang Feng, professeur de droit à l'Université normale de Beijing et spécialisé dans l'extradition de fugitifs, a déclaré qu'au cours des cinq dernières années, la Chine avait fait extrader, rapatrié et persuadé de renvoyer 6 000 fugitifs économiques depuis plus de 120 pays et régions pour qu'ils soient jugés.

« Dans la pratique, aucun des 6 000 fugitifs n'a été torturé pour obtenir des aveux ni condamné à mort. Les autorités judiciaires chinoises attachent une grande importance à la protection de leurs droits fondamentaux et ont rendu des jugements équitables sur chacun d'entre eux », a-t-il ajouté

« La Suède est connue pour être un pays à tolérance zéro en matière de corruption, mais qu'elle est désormais ouvertement devenue un refuge pour un criminel corrompu. C'est incroyable », a déclaré un internaute se faisant appeler « Power of Justice » sur Weibo. « Le tribunal suédois a pris la mauvaise décision de ne pas extrader Qiao, ce qui sera condamné par le monde entier », a-t-il encore écrit.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Gao Ke)
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