Dernière mise à jour à 14h11 le 22/08
A moins d'un mois du coup d'envoi du prochain sommet du Groupe des 20 (G20), les pays participants envisagent de stimuler la reprise économique mondiale avec des stratégies de promotion de la croissance et de l'innovation.
Depuis que la Chine a pris la présidence du G20 le 1er décembre 2015, Beijing a organisé une série de réunions de haut niveau afin de préparer le prochain sommet, qui se tiendra les 4 et 5 septembre à Hangzhou, chef-lieu de la province du Zhejiang (est).
STRATEGIES DE PROMOTION DE LA CROISSANCE
Au cours des derniers mois, plusieurs réunions des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales ont porté sur des problèmes économiques et financiers concrets, jetant les bases d'un consensus à atteindre lors du sommet des dirigeants.
En amont du sommet de Hangzhou, trois réunions des ministres des Finances et gouverneurs des banques centrales et quatre réunions de leurs adjoints ont été organisées pour que ces responsables donnent des conseils et formulent des suggestions en vue de promouvoir la croissance économique mondiale.
Les 23 et 24 juillet, les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales du G20 se sont réunis à Chengdu, dans la province du Sichuan (sud-ouest), et ont publié une déclaration sur la situation économique mondiale dans laquelle ils se sont engagés à utiliser "tous les outils politiques" à leur disposition afin de renforcer la confiance dans l'économie mondiale et de promouvoir la croissance mondiale.
"L'environnement économique mondial est difficile et les risques baissiers persistent", ont-ils estimé, citant la fluctuation des prix des produits de base, la faible inflation dans de nombreux pays et la volatilité du marché, ainsi que les conflits à travers le monde, la crise des réfugiés, le terrorisme, et la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne ("Brexit").
"A la lumière des derniers événements, nous réaffirmons notre détermination à utiliser tous les outils politiques (monétaires, budgétaires et structurels), individuellement et collectivement, pour atteindre notre objectif d'une croissance forte, durable, équilibrée et inclusive", ont-ils déclaré.
Le projet de réforme structurelle de haut niveau est l'un des résultats les plus importants obtenus au terme des réunions des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales du G20.
Poussés par la Chine, les participants au sommet du G20 se sont engagés à adopter activement des mesures pour promouvoir les investissements dans les infrastructures et accroître la demande du marché mondial, jetant les bases de la croissance économique à moyen et à long termes.
Les pays participant au G20 ont approuvé la création de l'Alliance de la connectivité des infrastructures mondiales et encouragé les investissements privés dans le secteur des infrastructures.
En outre, à l'occasion du G20, la Chine a proposé pour la première fois un nouveau système international d'imposition juste, organisé et qui tienne compte de tout le monde.
Les réunions des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales ont permis d'établir un cadre inclusif pour le projet de lutte contre l'érosion de l'assiette fiscale et les transferts de bénéfices, qui vise à lutter contre les fraudes fiscales qui exploitent des lacunes des lois fiscales en vue de transférer artificiellement des bénéfices vers des sites où les régimes d'imposition sont plus avantageux, et de mettre en place les entités de gouvernance nécessaires à la mise en œuvre de ce projet.
Les réunions ont également encouragé les pays et les organisations internationales concernées à aider les pays en développement à renforcer leurs capacités en matière de fiscalité.
En tant que présidente du G20, la Chine a relancé le Groupe de travail sur l'architecture financière internationale en vue d'approfondir la réforme de la gouvernance économique internationale dans le but d'inciter les marchés émergents à jouer un rôle plus important dans le système financier mondial.
INNOVATION
La Chine travaille avec les autres membres pour élaborer un plan du G20 qui prônera un modèle de croissance axé sur l'innovation en mettant en relief le concept de l'innovation inclusive et un plan d'action concret destiné à lancer une nouvelle révolution de l'industrie et de l'économie numérique, ce qui pourrait renforcer la confiance envers l'économie mondiale.
Le consensus sur l'innovation est un acquis de la présidence chinoise qui a été difficile à obtenir, notamment dans le contexte de la très grande volatilité des marchés au premier trimestre de 2016, a indiqué le professeur Zhu Jiejin de l'Université Fudan.
"Il n'est pas facile pour la Chine de se concentrer sur un programme à long terme alors que certains plaident pour des mesures de relance à court terme", a indiqué M. Zhu.
Le ministre suisse des Finances Ueli Maurer a souligné l'attention accordée par la Chine à la promotion de l'innovation et à d'autres réformes structurelles, qui, selon lui, sont importantes pour accroître la productivité et garantir la qualité et la durabilité de la croissance.
"A cet égard, le plan du G20 sur la croissance innovante est un programme ambitieux visant à établir un nouveau modèle de croissance fondé sur les connaissances et des technologies nouvelles et plus propres", a-t-il déclaré à Xinhua. "Depuis la crise financière mondiale de 2008-2009, beaucoup de pays ont trop largement recouru à des politiques d'assouplissement monétaire et budgétaire", a-t-il ajouté.