Malcolm Turnbull devra faire preuve de prévoyance pour garantir le succès de sa visite en Chine

Accompagné d'une délégation d'entrepreneurs composée d'un millier de membres, le Premier ministre australien Malcolm Turnbull a débuté jeudi une visite officielle en Chine qui devrait revitaliser les relations bilatérales et aborder la question de la mer de Chine méridionale.

Grâce aux efforts déployés par Beijing et Canberra, les deux parties ont progressé dans divers domaines ces dernières années, avec notamment la signature de l'Accord de libre-échange, un bond de 32,9% des investissements chinois annuels en Australie en 2015 et l'élévation du niveau de leurs relations bilatérales à un partenariat stratégique global.

Dans un contexte de reprise morose de l'économie mondiale, certains médias australiens s'attendent à ce que M. Turnbull cherche de nouveaux moyens de tirer parti de l'économie orientée sur la consommation et les services de la Chine.

La Chine a également des attentes à l'égard cette visite. Compte tenu du haut niveau de complémentarité entre les deux économies, Beijing espère que la visite stimulera les relations économiques, en particulier dans le cadre de l'Accord de libre-échange, et facilitera les investissements chinois dans le pays.

En ce qui concerne les remarques malvenues de M. Turnbull sur les activités légales de construction de la Chine en mer de Chine méridionale, la visite offre aux deux parties l'opportunité de tirer les choses au clair et d'améliorer leur communication.

Mais avant de rencontrer les dirigeants chinois, M. Turnbull devrait garder à l'esprit les trois choses suivantes.

Premièrement, l'Australie n'est pas partie au litige en mer de Chine méridionale. Ceux qui ne sont pas directement concernés devraient rester impartiaux.

Deuxièmement, la "mission pour la liberté de navigation" des Etats-Unis en mer de Chine méridionale n'est qu'une tentative d'intimidation. Si Canberra décide d'envoyer des navires de guerre dans la région, cela ne fera qu'attiser les tensions.

Troisièmement, la coopération bilatérale ne devrait pas porter atteinte aux intérêts d'un tiers. Si l'Australie joue le rôle de pion des Etats-Unis en mer de Chine méridionale, cela devrait compromettre la dynamique des relations sino-australiennes.

Les relations entre l'Australie et la Chine reposent sur de forts échanges politiques, économiques et entre les peuples. Ces relations pourraient être renforcées lors du séjour de M. Turnbull à condition qu'il fasse preuve de prévoyance. Il en va de l'amitié entre les deux pays.