Dernière mise à jour à 08h36 le 04/03
Le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté mercredi une nouvelle résolution imposant une série de sanctions fermes à la République populaire démocratique de Corée (RPDC) en réaction à un essai nucléaire et au lancement d'un satellite par le pays.
Les 15 membres du Conseil ont adopté à l'unanimité cette résolution qui élargit la portée des sanctions financières et de l'embargo sur les armes imposé à la RPDC.
En tant qu'acteur majeur de promotion de la paix et de la stabilité dans la Péninsule coréenne, la Chine a ses propres raisons de soutenir la résolution.
UNE REPONSE ADAPTEE AUX PROVOCATIONS DE LA RPDC
En menant des essais nucléaires et en utilisant des technologies interdites de missiles à longue portée à maintes reprises, la RPDC a violé les résolutions de l'ONU et compromis gravement le système mondial de non-prolifération des armes.
Ses actions violent également plusieurs accords bilatéraux et multilatéraux et complique le dossier du nucléaire dans la Péninsule coréenne.
La Chine estime qu'il est nécessaire que l'ONU réponde de manière appropriée aux provocations de la RPDC afin d'empêcher le pays de poursuivre le développement de ses capacités nucléaires.
L'approbation des sanctions fermes mercredi visait à envoyer un message clair à la RPDC, celui que Pyongyang doit payer le prix fort pour avoir compromis le processus de dénucléarisation de la Péninsule coréenne, a indiqué Li Jun, directeur du Centre de recherche sur la Péninsule coréenne de l'Institut chinois des relations internationales contemporaines (CICIR).
La nouvelle résolution de l'ONU interdit toute exportation depuis la RPDC, y compris de charbon, de fer, de minerais de fer, de minerais d'or, de minerais de titane, de minerais de vanadium, et de métaux rares, et interdit également aux pays de fournir à la RPDC tout type de carburant aviation, y compris des propergols, un carburant destiné aux fusées.
Avec ces nouvelles sanctions, il sera plus difficile pour la RPDC de poursuivre son programme nucléaire, a estimé Yu Tiejun, vice-président de l'Institut des études internationales et stratégiques de l'Université de Pékin.
LES CIVILS NE SONT PAS PRIS POUR CIBLES
La Chine a voté pour la nouvelle résolution de l'ONU car elle met l'accent sur la nécessité de dissuader la RPDC de développer des armes nucléaires ou des technologies de missiles, et ne cherche pas à "avoir des conséquences humanitaires néfastes pour la population civile de la RPDC".
La nouvelle résolution cible principalement les actions militaires de la RPDC, en particulier celles impliquant des armes nucléaires et le développement de technologies de missiles, a noté Zheng Jiyong, chercheur à l'Institut d'études internationales de l'Université Fudan.
Le document est une réponse aux actions répréhensibles de la RPDC, et les parties concernées ne devraient pas profiter de l'occasion pour pousser le pays vers un "scénario de l'effondrement", a ajouté M. Zheng.
LE DIALOGUE, SEULE APPROCHE VIABLE
En votant pour la nouvelle résolution de l'ONU, la Chine cherche également à changer la dynamique en ce qui concerne la question du nucléaire dans la Péninsule coréenne et à donner un nouvel élan aux pourparlers à six, un mécanisme multilatéral considéré comme un moyen pragmatique de dénucléariser la Péninsule coréenne.
La Chine a demandé à plusieurs reprises aux parties concernées de ne pas abandonner les efforts visant à relancer les pourparlers à six.
Beijing a récemment proposé une "approche parallèle" pour régler la question, qui consiste à dénucléariser la Péninsule coréenne et à remplacer l'armistice coréen par un accord de paix.