Dernière mise à jour à 08h40 le 28/01
Alors que le secrétaire d'Etat américain John Kerry a fait part de ses "inquiétudes" concernant la mer de Chine méridionale lors de sa tournée en Asie, il semble ignorer une chose : l'intervention des Etats-Unis dans ce dossier est une action inconsidérée, qui pourrait se retourner contre eux et faire escalader les tensions dans la région.
Avant d'effectuer sa visite en Chine, M. Kerry s'est tout d'abord rendu au Laos -- pays président de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) pour 2016 -- ainsi qu'au Cambodge, deux voisins et partenaires commerciaux importants de la Chine.
Cette décision calculée de M. Kerry démontre les arrières-pensées des Etats-Unis, qui comptent sur l'ASEAN pour faire pression sur la Chine dans le dossier en mer de Chine méridionale, simple désir que Washington et M. Kerry prennent pour une réalité.
Les médias occidentaux n'ont cité que les propos de M. Kerry après sa rencontre avec le Premier ministre laotien Thongsing Thammavong et les propos tenus par M. Thammavong repris par M. Kerry.
Le journal anglophone laotien Vientiane Times a rapporté la visite de M. Kerry mais n'a pas une seule fois mentionné le dossier en mer de Chine méridionale.
Au Cambodge, le ministre des Affaires étrangères Hor Namhong a souligné que la position de son pays sur ce dossier était inchangée, ajoutant que le Cambodge estime que les pays devraient régler leurs différents entre eux sans que l'ASEAN soit impliquée.
Que les Etats-Unis aient réussi à embrigader le Laos et le Cambodge dans le dossier de la mer de Chine méridionale reste discutable.
Mais une chose reste claire : un nombre croissant de gouvernements intègres -- et pas seulement ceux du Laos et du Cambodge -- savent que les Etats-Unis, spectateur auto-proclamé dans ce dossier, souhaitent interférer dans la région et étendre leur propre influence afin de bloquer la montée pacifique de la Chine.
Bien que Washington déclare soutenir une solution pacifique, ses actions -- allant de critiquer les activités de construction de Beijing sur des îles chinoises à la signature d'un accord avec les Philippines -- ne servent qu'à saper la paix et la stabilité régionales.
Le gouvernement chinois a appelé de manière répétée les parties concernées à résoudre leurs différents maritimes via la négociation et la mise en œuvre sincère de la Déclaration sur la conduite des parties en mer de Chine méridionale.
Les différends en mer de Chine méridionale ne devraient pas être source d'inquiétudes dans la relation sino-américaine, qui est l'une des plus importantes du monde. Ensemble, les deux pays jouent un rôle important dans la sauvegarde de la paix et de la stabilité mondiales.
C'est la raison pour laquelle la Chine figure au programme du premier voyage à l'étranger de cette année de M. Kerry. Il y a de grandes attentes concernant sa visite, qui devrait permettre d'améliorer la confiance mutuelle, d'éviter les erreurs de jugement stratégiques, de gérer et contrôler les différends des deux pays et d'étendre leur coopération.
Il est ainsi grandement conseillé à Washington de jouer un rôle constructif dans la promotion de la paix et de la stabilité dans la région Asie-Pacifique plutôt que de semer la discorde, car embrouiller la situation en mer de Chine méridionale pourrait lui exploser à la figure.