Dernière mise à jour à 08h34 le 16/11
Les dirigeants du G20 sont arrivés samedi dans la ville balnéaire turque d'Antalya pour leur rencontre annuelle, dans un contexte de perspectives moroses pour l'économie mondiale, appelant à des mesures plus audacieuses afin d'accélérer la reprise économique.
En tant que la deuxième plus grande économie du monde, la Chine connaît actuellement un ralentissement de sa croissance, ce qui a suscité des spéculations selon lesquelles le miracle économique chinois qui dure depuis plus de 30 ans arrive à sa fin, et pourrait ralentir davantage le rétablissement de l'économie mondiale.
Or, ces soucis sont à la fois infondés et inutiles.
DES PERSPECTIVES PROMETTEUSES
Bien que l'économie chinoise a été touchée par la croissance mondiale tardive et par le faible commerce international, les observateurs estiment que le ralentissement de la croissance en Chine s'explique notamment par les stratégies de restructuration et de réforme menées par le gouvernement chinois pour assurer une croissance durable dans l'avenir.
La croissance chinoise au troisième trimestre 2015 a été de 6,9%, la plus faible depuis la crise financière de 1998. Cependant, considérant son volume important, ceci ne veut pas dire que l'économie chinoise a perdu son dynamisme. En améliorant ses modes de croissance, la Chine s'est dotée de nombreuses conditions favorables pour faire face aux turbulences.
Yuksel Gormez, économiste en chef de la Banque centrale de Turquie, a indiqué à Xinhua que le monde devrait regarder les chiffres économiques de la Chine de manière correcte. Pour lui, la croissance chinoise ralentit en termes de pourcentage, mais augmente en terme de volume.
"Lorsque la Chine devient une économie de 20.000 milliards de dollars, même une croissance de 5% peut créer une valeur nette de 1.000 milliards de dollars en une année", a-t-il indiqué. "Peut-on encore dire que la croissance de la Chine s'arrête?"
Ce qui est encourageant, c'est que le monde a commencé à comprendre que l'économie chinoise est "relativement bien", et qu'elle est capable de faire et fera une grande différence dans le monde, a indiqué Amar Bhattacharya, chercheur à l'Institut Brookings.
OPPORTUNITES POUR LE MONDE
La Chine a dévoilé en octobre dernier sa feuille de route pour les cinq années à venir, le 13e plan quinquennal, dans lequel est présenté l'objectif de maintenir une croissance annuelle moyennement élevée de 6,5%, et de doubler son niveau de PIB ainsi que son revenu par habitant relevés en 2010 d'ici 2020.
Mettant en avant l'innovation, ce plan vise à transformer l'économie chinoise, basée sur les investissements et les exportations, en un nouveau modèle de croissance dont le moteur serait la consommation domestique et l'industrie des services, ce qui stimulerait la demande d'énergie verte et apporterait de nouvelles opportunités pour promouvoir la croissance au niveau mondial.
Ussal Sahbaz, analyste de la Fondation de recherche économique et politique de Turquie, a indiqué que grâce au mode de croissance fondé sur la consommation domestique adopté par la Chine, de nombreuses opportunités seront créées pour les autres économies émergentes qui pourraient profiter du volume important du marché chinois en exportant des produits en Chine.
En outre, l'initiative "la Ceinture et la Route" devrait continuer de présenter des opportunités de coopération de capacité industrielle et d'investissements dans les infrastructures pour d'autres pays en développement, notamment ceux le long de l'ancienne Route de la Soie.
Selon Ussal Sahbaz, cette initiative chinoise vise à mobiliser du capital et du savoir-faire afin de moderniser la vaste région de l'Eurasie, qui a besoin de routes, de systèmes bancaires, et de câbles à fibre optique. Les institutions comme la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (BAII), proposée par la Chine pour régler l'insuffisance mondiale du financement pour la construction d'infrastructures, sont cruciales et devraient être soutenues par la communauté internationale.
AIDER A AMELIORER LA GOUVERNANCE MONDIALE
La Chine, qui prendra l'an prochain la présidence du G20, devrait poursuivre ses efforts dans la promotion de la gouvernance mondiale.
Un des aspects clés est la réforme du Fonds monétaire international (FMI). Aujourd'hui, les réformes de quotas du FMI adoptées en 2010 sont toujours suspendues car le Congrès américain refuse de les ratifier.
En outre, un autre problème bien plus urgent menace la stabilité financière mondiale : près de 380 milliards de dollars de prêts bilatéraux que le FMI a accordé à plusieurs pays seront bientôt expirés.
La communauté internationale a besoin de trouver des solutions.
Tristram Sainsbury, chercheur au Centre d'études du G20 de l'Institut Lowy pour la politique internationale, a suggéré que la Chine, en tant que prochaine présidente, doit diriger ce processus via le G20.
Si la Chine peut conduire un processus visant à renouveler ces prêts, et de de manière à ce que le FMI se concentre sur les questions économiques mondiales plutôt que sur son propre fonctionnement, la Chine contribuerait à l'amélioration de la gouvernance globale, a indiqué M. Sainsbury.