Dernière mise à jour à 13h54 le 29/09
Le président chinois Xi Jinping a annoncé samedi dernier à la tribune de l'ONU la création d'un fonds d'aide au développement, de 2 milliards de dollars, destiné aux pays les plus pauvres de la planète.
Par ailleurs, la Chine annulera la dette des pays les moins avancés, celle des pays au développement freiné par leur enclavement, ainsi que celle des petits pays insulaires en développement, pour les prêts sans intérêts intergouvernementaux exigibles d'ici fin 2015.
Cette annonce chinoise a été largement saluée par la communauté internationale et a montré que la Chine commence à jouer un rôle leader dans l'aide en faveur des pays les moins développés.
Cependant, cette annonce a suscité des débats sur Internet, en Chine. Des internautes chinois ont remis en question la nécessité de cette aide et l'ont qualifiée de "générosité aveugle", affirmant que la Chine, où vivent encore de nombreux habitants pauvres, devait destiner d'abord ces fonds au profit de sa population, plutôt que d'en faire bénéficier les personnes à l'étranger.
Le Quotidien du Peuple, journal phare du Parti communiste chinois (PCC), a justifié récemment cette décision du gouvernement chinois en expliquant que l'annulation de la dette constituait une démarche appliquée conventionnellement par des pays puissants. "La Chine, en tant que pays responsable et pays membre du Conseil de sécurité de l'ONU, ne doit pas être absente à cet égard".
Le journal rappelle que la Chine a aussi bénéficié de l'aide accordée par l'URSS et les Etats-Unis, pendant la Seconde Guerre mondiale, et de celle fournie par le Japon, l'Europe et les Etats-Unis après l'ouverture et la réforme du pays.
"Aujourd'hui, la Chine, pays exemplaire, qui est passé de la pauvreté à la puissance, doit-elle réaliser des choses pour les pays "pauvres" et "faibles" ?
Plus de la moitié des pays figurant sur la liste des pays les moins développés se situent en Afrique. Le journal indique que l'aide chinoise en faveur de pays africains a commencé en 1956 et que le pays a toujours écarté la mise en oeuvre de conditions déplacées, incluant des privilèges.
"L'histoire a prouvé que les actions conformes à la justice sur la scène internationale seront toujours récompensées", indique le journal.
"Nous devons évaluer ces démarches (aide et annulation de la dette) dans des approches politiques et stratégiques, plutôt que dans des approches économiques et à court terme", souligne le journal.
Certains internautes chinois ont critiqué le fait que l'aide chinoise était souvent destinée à des secteurs à faibles rendements, tels que la réduction de la pauvreté, l'éducation, la santé et la culture. Le quotidien explique qu'un environnement stable constitue la condition préalable au développement économique, ce qui correspond non seulement aux intérêts des pays bénéficiaires, mais favorise aussi la coopération internationale et commerciale. "Par exemple, le volume du commerce sino-africain a atteint 210,2 milliards de dollars, soit 2.000 fois le volume de 1965".
L'annulation de la dette aide les pays bénéficiaires à restaurer la stabilité et à améliorer l'environnement de l'investissement. En revanche, la bonne image de la Chine aux yeux des Africains favorise les investissements d'entreprises chinoises, selon le journal.
"Nous ne devons pas voir les arbres, mais la forêt", conclut le journal.