Dernière mise à jour à 08h54 le 15/11
Depuis samedi, les forces kényanes se sont déployées dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC) dans un contexte sécuritaire très tendu, marqué par les affrontements toujours en cours entre l'armée gouvernementale et les rebelles du mouvement du 23-Mars (M23).
Accueillie par les autorités militaires de la RDC dans l'aéroport de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, où les combats entre l'armée et le M23 s'intensifient depuis des mois, l'armée kényane fait partie de la force régionale décidée par les chefs d'Etat de la communauté de l'Afrique de l'Est (EAC) visant les groupes armés dans cette région dont les conflits durent depuis plusieurs années.
Avec le déploiement des troupes burundaises et kényanes, le Soudan du Sud va également prendre part à cette force régionale qui a pour mandat de neutraliser ces groupes armés et de pousser aussi à une solution pacifique dans la région pour des milliers des personnes en détresses à travers les zones des conflits, selon les autorités congolaises.
COMBATS TOUJOURS EN COURS
Si le déploiement des Burundais en août n'a pas suscité de grandes attentions à travers le pays, celui de l'armée kényane intervient alors que les combats se sont intensifiés dans plusieurs zones en territoire de Rutshuru entre l'armée congolaise et les rebelles du M23.
Ces combats font également suite aux opérations lancées il y a quelques jours sur plusieurs positions des rebelles pour la reconquête des zones occupées depuis quelques mois, dont la grande de Rutshuru, la ville de Bunagana et celle de Kiwanja toujours aux mains des rebelles.
Le lieutenant-colonel Dennis Obiero de l'armée kényane, a souligné que sa mission en RDC était de mener des opérations offensives aux côtés des forces congolaises et d'aider à désarmer les rebelles et milices qui troublent le nord-est du pays.
"Notre mission ici est bien définie dans l'engagement des chefs d'Etat de la région décidé à Nairobi. Nous allons mener les opérations aux côtés de nos frères des FARDC pour le bien des peuples congolais, et ce, conformément à notre mandat", a déclaré M. Obiero, avant d'ajouter: "l'insécurité est quelque chose qui brise le tissu social de notre population."
LA DIPLOMATIE S'ACTIVE
La résurgence des combats des rebelles du M23 a également exacerbé les tensions entre la RDC et le Rwanda, dont les militaires rwandais sont accusés de combattre aux côtés des rebelles. Cette accusation a été réfutée à plusieurs reprises par Kigali.
Suite aux tensions en cours alors que les forces de la région se déploient en RDC, des efforts diplomatiques engagés dans le même cadre de la solution durable à la crise ont été activés.
Après sa visite à Kigali dans la journée de vendredi, le président angolais Joao Lourenço, qui conduit les pourparlers de paix entre la RDC et le Rwanda, s'est rendu samedi à Kinshasa, où il s'est entretenu avec son homologue congolais Félix Tshisekedi.
Le dimanche toujours à Kinshasa, l'ancien président kényan Uhuru Kenyatta est également arrivé à Kinshasa, où il a rencontré Félix Tshisekedi pour des entretiens sur le processus de Nairobi.
Le combat en cours depuis quelques mois a aussi poussé des milliers des personnes à fuir leurs domiciles pour trouver refuge dans le camp de déplacés érigé dans le quartier périphérique de la ville de Goma, chef-lieu de la province. Selon l'agence humanitaire des Nations Unies (OCHA), au moins 188.000 personnes ont été déplacées ces dernières semaines.
