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L'amitié Congo-Chine "n'est pas un vain mot", selon un ancien MAE congolais

Xinhua | 22.08.2022 08h24

Pour Basile Ikouébé, ancien ministre des Affaires étrangères de la République du Congo, le jour où il a inauguré une école financée par son pays sur le plateau chinois du Qinghai-Tibet il y a exactement dix ans reste frais dans sa mémoire.

En avril 2010, un tremblement de terre de magnitude 7,1 a frappé la préfecture autonome tibétaine de Yushu, dans la province chinoise du Qinghai (nord-ouest). Alors que les habitants étaient mobilisés pour reconstruire leurs foyers, le Congo, un pays situé à l'autre bout du monde, a décidé de leur tendre la main.

Lors de sa visite à l'Exposition universelle de Shanghai le même mois, le président congolais Denis Sassou Nguesso a exprimé la volonté de son pays de financer la reconstruction d'une école primaire dans la zone sinistrée.

"L'amitié entre nos deux pays n'est pas un vain mot", a déclaré M. Ikouébé dans une récente interview avec Xinhua.

"Quand le partenaire se trouve dans une situation difficile, il faut exprimer aussi sa compassion et sa solidarité", a-t-il expliqué, soulignant que le Congo a "le cœur pour respecter ses engagements et sa solidarité" avec la Chine.

"Les émotions ne peuvent pas se contenter du message de solidarité. Il faut la concrétiser", a poursuivi M. Ikouébé, qui est le haut représentant et chef du Bureau de liaison de l'Union africaine au Tchad, depuis son bureau à N'Djamena.

La Chine a initialement suggéré au Congo de financer seulement la construction d'un bâtiment d'enseignement ou d'une bibliothèque, de crainte de peser sur les finances du pays africain. Bien qu'ayant apprécié la considération de la Chine, le Congo a quand même insisté pour financer la reconstruction d'une école, a-t-il rappelé.

"Bien que notre capacité économique soit limitée, nous devons étendre notre aide (...) Il nous faut tenir les engagements pour les enfants", a-t-il affirmé.

Le 22 juillet 2012, la restauration de l'école primaire de Wenle, une école pour orphelins, a été achevée et celle-ci a été rebaptisée Ecole primaire de l'amitié sino-congolaise. M. Ikouébé, chef de la diplomatie congolaise d'alors qui a assisté à la cérémonie au nom de son gouvernement, a affirmé qu'il s'en souvenait comme si c'était hier.

Bien que le déplacement ait été plein de rebondissements en raison du mauvais temps sur le plateau, M. Ikouébé a indiqué que cette expérience était un "temps fort" non seulement pour sa carrière diplomatique mais aussi pour les relations sino-congolaises. "Il pleuvait pendant la cérémonie", se souvient le diplomate congolais. "La pluie n'est pas un mauvais signe. Dans notre culture, elle signifie le bonheur."

L'amitié est mutuelle et la Chine a également offert une grande aide au Congo, a fait savoir M. Ikouébé, notant que la Chine avait aidé son pays à réparer les routes endommagées à la suite de l'explosion d'un dépôt d'armement en mars 2012, près de deux ans après le séisme ayant frappé la préfecture autonome tibétaine de Yushu. "C'est un autre exemple brillant de la solidarité partagée par nos deux pays", a-t-il conclu.

(Rédacteurs :Ying Xie, Yishuang Liu)
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