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La « phobie de la menace » croissante égare les relations américano-chinoises

le Quotidien du Peuple en ligne | 19.08.2022 16h35

Les relations sino-américaines ont déraillé à cause de la « phobie de la peur » qui se répand dans la plus grande économie du monde, et il est temps de remettre les intérêts et les responsabilités communs au centre de la relation, a déclaré Qin Gang, ambassadeur de Chine aux États-Unis. Un an après son entrée en fonction en tant qu'ambassadeur à Washington, M. Qin Gang a déclaré le 16 août aux médias américains qu'il se trouvait « dans un environnement de "phobie de la menace" ».

« Mon pays est très mal perçu et mal calculé comme un défi ou même une menace pour les États-Unis », a-t-il noté en répondant à une question d'un journaliste de Politico, selon qui la notion de « menace chinoise » est une grande partie de la rhétorique politique dans de nombreux endroits aux États-Unis et pourrait être une rhétorique électorale de mi-mandat.

Qin Gang, ambassadeur de Chine aux États-Unis, s'entretient en exclusivité avec Steve Clemons, animateur de « The Bottom Line » sur la chaîne anglaise Al Jazeera et rédacteur en chef de The Hill et de Semafor. (Photo / us.china-embassy.gov.cn)

Selon l'ambassadeur, « cette relation, qui est si importante et si conséquente,  est maintenant motivée par la peur, et non par des intérêts communs et des responsabilités communes ». Dans une autre interview accordée à Al-Jazeera le même jour et transcrite le 18 août par l'ambassade, M. Qin a déclaré qu'il y avait « en effet » une peur ou une « phobie de la Chine » aux États-Unis, et qu'elle se répandait.

Notant que le statu quo des relations sino-américaines est « malheureusement » en train de se détériorer, et que c'est très inquiétant, il a aussi rappelé que le volume des échanges bilatéraux entre les deux pays a dépassé chaque année 750 milliards de dollars et comptaient 5 millions de visites mutuelles avant la pandémie. De plus, a-t-il souligné, des centaines de milliers d'étudiants chinois étudient aux États-Unis et de plus en plus de jeunes américains choisissent la Chine pour leurs études.

« Je pense qu'il est temps de ramener le bon sens, les intérêts communs et la responsabilité commune au centre des relations sino-américaines, et nos différences et désaccords ne peuvent justifier la confrontation et ne doivent pas nous conduire sur une mauvaise voie vers la confrontation et le conflit », a ajouté l'ambassadeur.

Steve Clemons, animateur de The Bottom Line de la chaîne anglaise Al-Jazeera et rédacteur en chef de The Hill, a demandé si la « phobie de la Chine » était du racisme.

A cette question, M. Qin a déclaré : « Vous pouvez peut-être porter un jugement, mais je pense que dans ce pays, la haine asiatique est en hausse. Les scientifiques chinois, les étudiants chinois se sentent de plus en plus en danger dans le pays. Nos interactions normales, notre coopération dans divers domaines, sont maintenant affectés négativement par la peur ».

De fait, une enquête annuelle menée auprès des entreprises et publiée par la Chambre de commerce générale de Chine-États-Unis en juin a révélé que les sentiments anti-chinois dominants dans le discours public américain se classaient au deuxième rang des cinq principaux défis auxquels sont confrontés les entreprises chinoises faisant des affaires aux États-Unis.

Un exemple concret est un moulin à maïs prévu à Grand Forks, dans le Dakota du Nord, qui pourrait créer jusqu'à 1 000 emplois dans la construction et plus de 200 emplois permanents dans la ville, mais sa « connexion avec la Chine a provoqué un contrecoup », a noté le 17 juillet le New York Times, qui a précisé que l'activité agricole a été proposée par Fufeng USA, la filiale américaine d'une société chinoise qui fabrique des composants pour l'alimentation animale. L'article a aussi souligné que « les attitudes envers la Chine sont devenues fortement négatives, les politiciens des deux partis décrivant de plus en plus le pays comme une menace ».

Dans un discours adressé à la communauté des affaires le 9 août, M. Qin a déclaré que la coopération économique et commerciale normale a été politisée et liée aux problèmes de sécurité, avec des droits de douane sur la Chine toujours en place et plus de 1 000 entités et individus chinois inscrits sur diverses listes de sanctions et de restrictions.

En outre, les investissements des entreprises chinoises sont étroitement surveillés, tandis que les entreprises américaines ne sont pas autorisées à investir dans certaines « industries clés » en Chine, a-t-il déclaré lors du quatrième Forum commercial sino-américain organisé par Forbes. « Notre coopération économique et commerciale doit être motivée par nos intérêts communs, et non par la peur », a-t-il affirmé.

Dans l'interview avec Al-Jazeera, l'ambassadeur s'est dit préoccupé par le niveau de confiance entre la Chine et les États-Unis, car la Chine est considérée comme un défi et la « phobie de la Chine » est répandue aux États-Unis. Pour rétablir la confiance, les États-Unis doivent avoir une vision « juste et objective » des intentions de développement de la Chine, qui sont d'offrir une vie meilleure à son propre peuple et également de contribuer à la paix, à la sécurité et au développement commun dans le monde.

« Certaines personnes voient la Chine comme un défi ou même une menace qui essaie de remplacer les États-Unis. Ce n'est pas notre intention », a déclaré M. Qin. La Chine, assure-t-il, veut avoir des relations stables et coopératives avec les États-Unis parce que les deux pays ont d'énormes responsabilités partagées et des intérêts communs, et chacun a des défis chez lui, ce qui signifie que la première chose à faire pour les deux est de « bien gérer nos propres affaires ».

« En tant qu'ambassadeur, mon rôle est d'essayer de détourner l'attention des États-Unis de la peur de la Chine et de la "phobie de la Chine" », a-t-il conclu.

(Rédacteurs :Ying Xie, Yishuang Liu)
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