Dernière mise à jour à 11h27 le 16/02
Des experts sénégalais se sont félicités de la nomination ce lundi de la Nigériane, Ngozi Okonjo-Iweala, première femme et première Africaine, en tant que directrice générale de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC).
"Depuis la création de l'OMC, c'est pour la première fois qu'une femme atterrisse à la tête de l'Organisation et qui est Africaine. C'est pour la première fois qu'un Africain accède à ce poste. C'est doublement symbolique", a déclaré Boubacar Mbodji, directeur du Commerce extérieur du Sénégal.
"Au départ, l'Afrique avait quatre candidats, mais le profil de la Nigériane a fini par faire la différence. Elle fait une campagne très agressive. Elle a fait des rencontres virtuelles avec les ministres du Commerce. Elle a exposé un programme", a expliqué M. Mbodji, ajoutant que la nouvelle dirigeante de l'OMC a aussi un profil avantageux.
"Elle a fait ses lettres de noblesse à la Banque mondiale et au niveau du gouvernement du Nigeria qui est une grande économie. L'Afrique peut s'estimer satisfaite de cette nomination", a-t-il ajouté.
D'autres experts sénégalais ont aussi accueilli positivement l'arrivée d'une Africaine à la tête de l'OMC.
"C'est un bon coup pour la diplomatie africaine. L'Afrique a été plébiscitée. Ce que je lui souhaite, c'est de ne pas décevoir l'espoir placé en l'Afrique. Autant dire qu'elle doit relever les défis", a dit Edouard Touré, journaliste à l'Agence de presse africaine dont le siège est à Dakar.
"C'est sûr que dans ce contexte de pandémie de COVID-19, sa mission est difficile, mais on attend qu'elle puisse parvenir à rééquilibrer le commerce mondial, surtout pour la période post-COVID-19. C'est là surtout qu'elle est le plus attendue", a-t-il expliqué.
Pour Alioune Kane Ndiaye, coordonnateur du Collectif des journalistes économiques du Sénégal (COJES), "c'est une très bonne nouvelle pour l'Afrique, une très bonne nouvelle pour les femmes africaines".
"C'est l'aboutissement, le couronnement d'une carrière extrêmement riche de cette femme qui a dirigé à deux reprises, le ministère des Finances du Nigeria, la première puissance économique du continent africain", a-t-il indiqué.
"Je pense qu'elle pourrait être l'avocate de l'Afrique lors des négociations commerciales, mais également jouer un rôle dans l'augmentation de l'Afrique dans le commerce international", a poursuivi M. Ndiaye, ajoutant que "l'Afrique pèse un poids très léger dans le commerce international, malgré son poids démographique, économique et son potentiel en terme de matières premières".